Affluence n La 11e édition du Salon international du livre d'Alger s'annonce favorable aux éditeurs. Depuis mardi, les stands ne désemplissent pas. «Il y a du monde en effet depuis l'inauguration du Salon », a relevé une responsable des éditions Chihab, expliquant cet afflux de visiteurs pour deux raisons : «Il y a eu d'abord le 1er novembre. Les gens n'ont pas travaillé, cela leur a permis de venir au Salon, et, ensuite, il y a les vacances scolaires, ce qui fait que les parents y viennent avec leurs enfants.» Ainsi, le week-end était prometteur. Mais il est encore trop tôt pour se prononcer. «Ce qu'il ne faut pas perdre de vue, c'est que l'on est au début du Salon, donc les choses commencent à peine à se mettre en place», a-t-elle souligné. Selon la même source, «le public s'intéresse effectivement au livre», mais «quel livre ?». D'emblée, «les gens s'intéressent aux livres scolaires d'ailleurs, très demandés», a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : «Sur les autres publications, à savoir l'essai et la littérature, il reste un effort à faire», c'est-à-dire convaincre les bourses. Par ailleurs, «ce qui marche vraiment le plus, c'est bien le livre d'histoire, comme Sétif 1945, histoire d'un massacre annoncé de Jean-Louis Planche», paru aux éditions Chihab. Les livres d'histoire semblent trouver acquéreurs. Cet avis est partagé aussi par les éditions APIC. En outre, les avis sont unanimes quant aux livres pour enfants. Tous s'accordent à dire que la littérature de jeunesse trouve son compte dans cette manifestation. Car nombreux sont ceux (les enfants) qui se font accompagner au Salon par leurs parents. Dans les stands consacrés à ce type de livres, la bousculade est au rendez-vous. Les enfants touchent, feuillettent et achètent. Par ailleurs, et concernant le public, les responsables des éditions APIC relèvent quatre types . «Il y a d'abord les étudiants qui achètent des livres surtout ceux qui leur semblent intéressants pour leurs études. Il y a ensuite la génération de plus de quarante ans qui n'hésite pas à mettre la main à la poche. Il y a aussi ceux qui viennent avec leurs enfants, et, enfin, il y a une autre catégorie de public : les curieux. Dans l'ensemble, le livre a l'air d'intéresser beaucoup de gens, notamment les étudiants». Toutefois, les responsables des éditions APIC estiment que nombreux sont ceux qui hésitent quant à l'achat d'un livre. «On sent que les gens sont à court d'argent après les dépenses du ramadan et de l'Aïd». La responsable des éditions Chihab a regretté que le salon ne consacre suffisamment pas sa programmation à la littérature. «La littérature est totalement ignorée. Quasiment toutes les activités inscrites dans le programme d'animation ne sont pas réservées à la littérature, c'est-à-dire à la promotion de jeunes écrivains, alors que le but du Salon consiste à faire connaître les nouvelles parutions, les écrivains émergents.»