Un autre principe d'interprétation se réfère au Coran. Il s'agit d'établir des analogies entre les éléments du rêve et les situations décrites dans le Livre saint. Le forgeron représente ainsi un roi puissant parce que l'expression «celui qui ramollit le fer» s'applique, dans le Coran, à David (chapitre 34, verset 10) ; le nuage représente la colère de Dieu parce qu'il a annoncé le châtiment du peuple impie de ‘Ad, etc. Les recueils d'oniromancie souhaitent souvent une interprétation d'Ibn al-Mussayeb relatif à un rêve annonçant la mort du calife tyrannique Abd el-Malik. Un homme raconta ce rêve : «J'ai vu le Prophète debout au bord de la mer. Il tenait par le pied un homme et le tordit à trois reprises comme on tord du linge, puis il le jeta dans l'eau où il se noya.» Ibn al-Mussayeb dit à l'homme : «Ton rêve annonce que le calife Abd el-Malik mourra dans trois jours.» Quand l'événement se produisit, trois jours après (les trois torsions du rêve), l'onirocritique expliqua qu'il s'était inspiré du Coran pour interpréter ce rêve : le Prophète noyant l'homme lui avait rappelé Moïse provoquant la mort de Pharaon d'Egypte. La vision de Dieu dans les rêves est souvent interprétée par le Coran. Ainsi, lit-on dans le Grand livre des rêves d'Ibn Sîrîn : «Celui qui se voit en train de parler à Dieu sera de ceux qui se rapprocheront de Lui. Dieu a dit, en effet : ”Nous les avons fait se rapprocher pour nous entretenir avec lui, en secret” (Marie, 19, 52). C'est aussi le cas de celui qui se voit prosterné devant Lui car Il a dit : ”Prosterne-toi et approche !”» (al-‘Alaq, 19).