Si l'analyse du rêve est confiée à un interprète c'est parce que justement le rêve comporte souvent ce genre d'éléments illogiques ou alors des situations confuses, difficiles à démêler. Le sens du rêve est cherché, non pas comme chez les psychanalystes dans le psychisme du rêveur, mais dans un système de symboles, établi à l'avance. Dès les premiers siècles de l'hégire, les auteurs ont défini un certain nombre de règles d'interprétation et fixé les constantes symboliques. Les instruments d'analyse vont s'affiner au cours du temps, aboutissant à un code d'interprétation complet. Ce code, repris dans la plupart des manuels, se ramène à des principes généraux (sur la qualité et les devoirs de l'interprète) et à des principes de base ayant trait à l'analyse proprement dite. Il n'est pas permis à n'importe qui d'interpréter les rêves des croyants. L'interprète (mu'abir) doit être un homme pieux et savant qui connaît parfaitement les sciences religieuses, pour ne pas s'écarter des dogmes de la religion. Qu'il s'agisse du Coran ou des rêves, on met en garde contre les interprétations individuelles, c'est que l'interprétation, dans l'Islam, comme dans les autres religions, se fonde dans l'obéissance aux lois et aux règles admises. L'interprète est tenu de dire la vérité au consultant, mais quand il s'agit de révélations se rapportant au comportement du rêveur, il se fera discret de peur que les gens ne découvrent ses défauts. Le rêveur a également le devoir de dire la vérité. Dans un hadith célèbre, le Prophète a menacé celui qui ment en énonçant son rêve, de nouer, au jour du Jugement, deux petits cheveux.