Depuis 1996, 40 000 chercheurs ont quitté l'Algérie. Sur 25 pays fournisseurs d'émigrants vers le Canada, l'Algérie occupe la troisième place après les émigrants français et chinois. 100 000 chefs d'entreprises françaises sont d'origine algérienne et totalisent à eux seuls un chiffre d'affaires global dépassant les 15 milliards d'euros. Les métiers liés à la technologie de pointe (information, informatique et électronique), les débouchés liés à l'industrie énergétique ainsi que la médecine sont, selon des statistiques récentes, ceux qui attirent le plus les élites algériennes expatriées. Le FCE, qui fait sienne la politique de l'endiguement, ne s'arrête pas au stade du constat. Les recommandations proposées reposent sur quatre points focaux. En premier lieu, il s'agit d'établir «un diagnostic précis concernant l'ampleur quantitative et qualitative» de la saignée des élites algériennes. Au second plan, «l'arrêt de l'hémorragie» devra se faire à travers la mise en œuvre de moyens matériels, professionnels et sociaux permettant de retenir les élites. Troisièmement, l'adoption d'un programme visant à susciter le retour des compétences ou leur utilisation judicieuse à partir de l'étranger est incontournable. Le quatrième point enfin a trait à la revalorisation des statuts des cadres, des scientifiques et des chercheurs.