Conséquences n L'opposition démocrate a conquis, mardi, la Chambre des représentants, condamnant le président Bush impopulaire à cause de sa gestion de la guerre en Irak et de divers scandales. C'est fait ! Les démocrates ont, désormais, leur mot à dire. Ils peuvent diligenter des enquêtes parlementaires dangereuses pour la Maison-Blanche, sur la conduite de la guerre en Irak. La Maison-Blanche a, en effet, reconnu, mardi, la victoire des démocrates aux élections parlementaires, qui annoncent deux dernières années de présidence a priori difficiles pour le président George W. Bush. La Maison-Blanche a, cependant, affirmé sa volonté de collaborer avec la nouvelle majorité à la Chambre des représentants, dans ce qui pourrait s'apparenter à l'expression d'une nouvelle disposition au compromis de la part de M. Bush. Après douze années d'opposition, les démocrates ont remporté les élections à la Chambre des représentants, l'une des deux chambres du Congrès, selon les projections des chaînes de télévision. La compétition pour le Sénat restait indécise. Mais, avant même de savoir si le Sénat passerait, lui aussi,sous la coupe démocrate, le porte-parole de la Maison-Blanche a admis la défaite des amis républicains de M. Bush. «Nous pensons que les démocrates contrôleront la Chambre», a déclaré Tony Snow, «et nous attendons de travailler avec les dirigeants démocrates sur les questions prioritaires : gagner la guerre en Irak et plus largement la guerre contre le terrorisme et maintenir notre économie sur la voie de la croissance». M. Bush lui-même ne s'est pas manifesté après avoir observé de la Maison- Blanche la mauvaise tournure prise par les événements. Il devait le faire ce mercredi à 13h00 locales (18h00 GMT) lors d'une conférence de presse. Un de ses principaux conseillers, Dan Bartlett, cité par la chaîne CNN, l'a cependant dit «déçu». Sénat démocrate ou pas, ce sont deux dernières années de présidence inconfortables qui s'annoncent pour M. Bush avec une Chambre des représentants dominée par ses adversaires. Elles risquent de l'être d'autant plus que les sondages à la sortie des urnes et certains résultats ont confirmé que son impopularité n'était pas étrangère à la défaite. Même si la guerre en Irak n'arrivait pas forcément en tête des préoccupations des électeurs contrairement à ce qu'indiquaient des enquêtes d'opinion antérieures, un sondage pour la chaîne ABC disait que pas moins de 37 % des votants saisissaient l'occasion pour signifier leur opposition à M. Bush. Les démocrates avaient fait de ces élections un référendum sur l'Irak et contre le président. M. Bush, lui, s'était démené pendant des semaines pour convaincre les Américains qu'il y allait de leur protection contre les terroristes et de leur feuille d'impôts.