Constat n L'homicide volontaire touche aussi bien à la personnalité du délinquant et à son vécu qu'à la réaction de la société à son encontre. La vie sociale des Algériens est quotidiennement agitée par des comportements agressifs. Il s'agit, selon le chercheur Slimane Medhar, d'une violence invisible, inavouée, se traduisant par un malaise, une gêne et un mal de vivre. «La violence est omniprésente et régulière dans tous les milieux et à tous les niveaux de la hiérarchie sociale. Mais bien plus elle figure comme un moyen d'organisation et de gestion du facteur humain.» Ce qui explique, selon lui, l'emprise et la pérennité du crime au sein de la société. Les facteurs susceptibles d'expliquer le passage à l'acte sont cependant variables et multiples. Le crime est «lié aux conditions fondamentales de la vie sociale», expliquent les sociologues. C'est pourquoi, certains affirment qu'il est utopique de penser pouvoir éradiquer totalement ce phénomène. De leur côté, les scientifiques de la criminologie expliquent que les facteurs pouvant conduire au crime sont à rechercher dans la personnalité physique ou mentale du criminel, mais également dans le milieu dans lequel il évolue. Les homicides semblent toutefois amplifiés à l'égard des femmes. En effet, l'observation révèle que les femmes sont les premières victimes. Pour preuve, 90% des cas d'homicides volontaires enregistrés depuis le début de l'année ont touché les mères et les épouses. Les auteurs de ces crimes sont, dans leur grande majorité, drogués ou ivres. Il ressort également des statistiques quelques caractéristiques communes aux criminels qui sont, essentiellement, des hommes à plus de 80%. En revanche, les femmes sont plus nombreuses à commettre certains délits tels les coups et blessures et parfois des infanticides. L'autre caractéristique tient à l'âge. On relève, selon les services de sécurité, que la plupart des criminels sont âgés entre 18 et 40 ans. Leur niveau d'instruction est généralement faible, ils viennent en grande partie de milieux défavorisés et sont sans activité professionnelle stable. Les statistiques confirment ainsi la corrélation faite par les scientifiques de la criminologie entre le niveau d'instruction et le fait de commettre des actes illégaux. Autre constat révélé par la même source est l'accroissement constant, depuis quelques années, de la proportion des mineurs délinquants.