Mémoire n Un hommage a été rendu jeudi à Alger, au défunt compositeur El-Habib Hachelaf, à l'occasion de la sortie, à titre posthume, de son ouvrage intitulé El-Haoufi, Chants de femmes d'Algérie. «Nous nous faisons un devoir de publier ce recueil de poèmes du regretté El-Habib Hachelaf, homme d'une grande érudition, chercheur spécialisé dans le patrimoine musical arabe, maghrébin et particulièrement algérien», a indiqué un responsable des éditions Alpha», qui a organisé un programme consacré à feu El-Habib Hachelaf, et mis en exergue le rôle joué par le défunt artiste qui était également parolier, animateur de radio et essayiste. De son côté, Lamine Bechichi, ancien ministre de la Culture, a évoqué le parcours du défunt homme de l'art «un des monuments du patrimoine national», «dont le nom est associé au melhoun, un genre populaire d'un grand raffinement». «El-Habib Hachelaf était un artiste dans le sens le plus noble du terme», a affirmé M. Bechichi, rappelant les valeurs morales du compositeur «un bon vivant, au contact très facile, qui répondait toujours présent lorsqu'il était sollicité pour un travail ou une activité culturelle, malgré son état de santé». Abdelkader Khomri, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports et ancien président-directeur général de l'Anep, a mis en valeur les qualités du défunt compositeur qui «était un homme de mémoire». «C'était un grand gisement de conservation de la mémoire. Il était comme une clé pour la lecture de notre patrimoine qui est très dense», a souligné M. Khomri ajoutant : «C'était un homme très discret qui a beaucoup fait dans le domaine de l'histoire du patrimoine.» Pour Brahim Bahloul, chorégraphe et ancien directeur de l'Institut de musique et du ballet national, El-Habib Hachelaf était «un grand homme de culture» qui a «participé à la perpétuation et la sauvegarde du patrimoine». Né en 1924 à Djelfa, El-Habib Hachelaf, très jeune, a été «nourri» par la poésie des textes de Mostefa Benbrahim, Boumediène Bensahla, Lakhdar Benkhlouf et Ben M'Sayeb. Le compositeur a joué un rôle essentiel dans la transcription du chiir el melhoun (poésie chantée), un genre musical multiséculaire. Parmi ses publications, Hachelaf compte une Etude sur le djafr dans la poésie populaire du Maghreb, une Etude sur les confréries musulmanes en Algérie, un recueil Nouba rahaoui, une Anthologie de la musique arabe ainsi que des livres évoquant la vie et l'œuvre du comédien Rachid Ksentini et du musicologue et musicien Mohamed Iguerbouchène.