Résumé de la 44e partie n Des défauts dans la construction du «Titanic» ont été relevés par la commission d'enquête américaine. Autre point examiné par la commission d'enquête : la vitesse du navire. De l'avis des rescapés, le bateau allait vite et même très vite. Le capitaine Smith n'ignorait pas pourtant qu'on voguait dans une zone où les icebergs étaient fréquents et qu'un navire poussé à fond aurait du mal à s'arrêter à temps devant un obstacle. En fait, ce n'est pas lui qui a fixé la vitesse du «Titanic», mais Bruce Ismay, le directeur général : celui-ci voulait battre le record de vitesse de la traversée de l'Atlantique, record détenu par un bateau d'une compagnie rivale, l'«Olympic». On a accordé peu d'importance au signalement des icebergs car on croyait que si on en croisait un, les vigies le verraient et le signaleraient. Malheureusement, les vigies n'avaient pas de jumelles (on les aurait oubliées ou alors on ne les aurait pas achetées), ce qui a fait qu'on n'a pas pu voir l'iceberg à temps. On a polémiqué sur la route suivie par le bateau, mais il s'est avéré que c'était la bonne : on s'était même écarté plus au sud, par rapport à l'axe habituel, pour éviter le gros des icebergs, la rencontre avec celui qui a coulé le bateau était imprévisible. Le bateau était muni d'un puissant poste de Téléphone sans fil (TSF), mais il semble qu'il n'a pas été utilisé comme il fallait dans les appels au secours. En fait, le système de TSF sur le «Titanic» est, avant tout, un service à la disposition des passagers, notamment ceux de première classe. La radio, sur le «Titanic», est tombée en panne, et elle n'a été remise en service que dans la journée du 14 avril. L'opérateur, Philips, était submergé de messages et il fallait les envoyer tous pour satisfaire les passagers. Il n'avait pas de temps à perdre avec les bateaux qui le mettaient en garde contre les icebergs. Seuls quelques messages seront transmis à la passerelle et là aussi, on n'en fera pas grand cas ! Et quand le «California», qui suit la même route que le «Titanic», envoie un message, Philips, en colère, lui répond :«Taisez-vous, je communique avec Cap Rice !» Les messages des passagers passaient avant. De toute façon, c'était un ordre du capitaine : il fallait tout faire pour satisfaire les millionnaires ! On a vu, vers 21 heures, le capitaine Smith s'entretenir avec son second, Lightoller, puis se retirer dans sa cabine. Tous les deux devaient savoir qu'il serait difficile de repérer les icebergs dans la nuit et qu'ils allaient dans une zone où on avait signalé des icebergs : pourquoi alors ne pas avoir poussé plus au sud où il n'y avait pas d'iceberg ? On a compris que ce détour, pourtant salutaire, allait retarder le navire, qui devait, coûte que coûte, battre le record de vitesse de la traversée de l'Atlantique ! A 21h 40, soit deux heures avant l'impact, un nouveau message de mise en garde parvenait au bateau, mais les opérateurs avaient autre chose à faire qu'à s'occuper de ces messages : la riche clientèle qui envoie des messages est prioritaire ! (à suivre...)