«On ne peut demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères», a déclaré le ministre de l'Intérieur français au Chef du gouvernement. Cette déclaration n'est qu'un refus déguisé de la France de reconnaître ses crimes et demander pardon au peuple algérien. «J'ai dit au Premier ministre Abdelaziz Belkhadem qu'on ne peut pas demander aux fils de s'excuser des fautes de leurs pères», a révélé le ministre de l'Intérieur français, Nicolas Sarkozy devant les Français d'Algérie qu'il a rencontrés dans la soirée d'hier. Le ministre français a reconnu qu'un an après le vote d'une loi, en 2005, dont l'article 4, abrogé depuis, célébrait les «aspects positifs» de la colonisation française, «le contexte est extrêmement difficile, entre l'Algérie et la France». S'exprimant devant des journalistes français, M. Sarkozy a expliqué que c'est ce contexte même qui justifie son voyage. L'hôte de l'Algérie a déclaré que le voyage a été préparé en plein accord avec le président de la République Jacques Chirac. «C'est lui qui m'a demandé de venir, le président (Chirac) essaye d'apaiser les choses entre les deux pays, cette première journée a permis de le faire», a jugé M. Sarkozy, y voyant la preuve dans le dépôt d'une gerbe de fleurs au cimetière chrétien et au carré juif «avec le ministre délégué aux Collectivités locales», M. Dahou Ould Kablia. Dans ce contexte «extrêmement difficile», il «faut du temps (et) il y a eu assez d'humiliations pour chacun des deux pays», a estimé le ministre français de l'Intérieur. «Il n'y a pas de la douleur que d'un seul côté. Il y a de la douleur des deux côtés, chacun d'entre nous, doit cheminer des deux côtés de la Méditerranée vers l'apaisement et vers l'avenir commun», a dit M. Sarkozy pour qui «il faut donner des signes et faire des gestes». Si M. Sarkozy est venu «pour apaiser», il ne l'a pas fait «pour signer un traité d'amitié». Un tel acte, a-t-il poursuivi, «c'est une histoire entre le président de la République et M. Bouteflika, c'est entre les deux chefs d'Etat, je ne suis pas là pour signer un traité d'amitié», a-t-il répété. Par ailleurs, le président de la République Abdelaziz Bouteflika recevra, aujourd'hui, Nicolas Sarkozy, après que le ministre français de l'Intérieur se sera rendu au monastère de Tibhirine, où sept moines trappistes avaient été enlevés en mars 1996 par le GIA.