Insécurité n La violence frappe toujours et sous des formes multiples le peuple irakien. Bombes, attentats, enlèvements, la liste est longue. Près de 100 «employés et visiteurs» au ministère de l'Enseignement supérieur irakien à Bagdad ont été enlevés ce mardi par des hommes armés portant l'uniforme des commandos de la police, a annoncé le ministre, Abed Diab al-Oujaili, à la télévision publique Iraqia. «Des hommes armés, se présentant comme des commandos de la police, ont fait irruption dans un bâtiment du ministère et ont enlevé près de 100 employés et visiteurs, après un affrontement avec les gardes», a-t-il déclaré. «Les employés du département des relations publiques et celui des projets ainsi que des visiteurs ont été emmenés vers une destination inconnue», selon le ministre qui a dénoncé cet «acte terroriste». «Je réclame des ministères de l'Intérieur et de la Défense qu'ils assurent la sécurité des universités et du ministère de l'Enseignement supérieur et qu'ils fassent tout leur possible pour retrouver les personnes enlevées», a-t-il ajouté. Une source de sécurité avait auparavant fait état de l'enlèvement de 25 personnes, vers 11h00 (8h00 GMT). Selon cette source, les ravisseurs sont arrivés à bord d'au moins 20 véhicules dans le bâtiment du département de recherche scientifique, dans le quartier Karrada. Cet enlèvement collectif survient alors que plusieurs dizaines de milliers de policiers irakiens et soldats américains sont déployés à Bagdad, pour tenter de sécuriser la capitale, en proie à des violences confessionnelles qui ont fait des milliers de morts depuis le début de l'année. Les enlèvements collectifs, le plus souvent à caractère confessionnel, ne sont pas rares en Irak. La communauté sunnite dénonce de longue date la responsabilité d'escadrons de la mort chiites agissant dans l'ombre des forces de sécurité. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Abed Diab al-Oujaili, est membre du Front de la Concorde, la principale coalition sunnite.