Mesures n Des filières comme la fabrication mécanique, l'électronique, l'électrotechnique, la chimie et les techniques comptables seront supprimées. Les enseignants s'inquiètent déjà de leur avenir et manifestent leur refus de se voir reconvertis à d'autres postes pédagogiques. Hier au siège du Snapap, la Coordination des lycées techniques qui regroupent les enseignants du secondaire, a affiché son mécontentement autour du nouveau programme de réforme de l'éducation qui prévoit la suppression de 50% des filières techniques. «La suppression de certaines disciplines et l'abandon du projet des lycées professionnels sont en contradiction avec la demande en formation pour les hautes qualifications qui augmentent plus vite que n'évolue l'offre éducative», ont expliqué les enseignants qui s'interrogent d'ailleurs sur le motif du remplacement de ces filières par l'option «technique mathématique». Il faut savoir que la réforme de l'enseignement technique propose carrément la réduction du volume horaire de toutes les filières confondues de 14,6 heures par semaine à 7 heures seulement. Qui dit baisse des heures de l'enseignement technologique dit également baisse de l'encadrement technique qui passe de 15 professeurs indispensables pour les programmes techniques à seulement 3 professeurs pour 50 heures par semaine. En outre, 80% des effectifs spécialisés entre ingénieurs et licenciés qui enseignent dans ces filières seront en surnombre à partir de l'année prochaine. Pour les enseignants techniques, c'est carrément la disparition des lycées techniques qui est programmée. Les animateurs de la conférence se demandent également si «les mesures appliquées par le ministère de l'Education dans l'enseignement technologique sont efficaces pour le développement du savoir technique dont a besoin le pays». La crainte pour leur carrière et leur devenir est justifiée pour la plupart des professeurs de technologie qui refusent d'ailleurs «une reconversion dégradante». Ils appellent donc «à la réhabilitation de l'enseignement technique et à l'instauration de l'enseignement professionnel au sein des lycées techniques». Ces enseignants comptent organiser une rencontre nationale avec le soutien des associations de parents d'élèves le 23 décembre prochain et qui regroupera les représentants de 264 établissements.