Les lycées d'enseignement technique ont organisé, hier, une journée nationale d'action pour protester, selon eux, contre la décision du ministre de l'Education nationale de réorganiser l'enseignement technique et de le placer sous la tutelle du ministère de la Formation professionnelle. Selon Salim Ben Deikha, le responsable de la Coordination nationale des lycées techniques, qui s'est exprimé, hier, sur les ondes de la Chaîne III, a affirmé que le mouvement de protestation a “été largement suivi”. Un taux de 65,31% dans les lycées techniques, selon une déclaration de la Coordination des lycées, qui compte organiser, dans les prochaines semaines, une deuxième rencontre nationale des lycées techniques pour faire aboutir les revendications. Ces revendications, selon le déclaration de la coordination, sont “l'abondon du plan de démantèlement des lycées techniques et le maintien en place des équipes pédagogiques et du patrimoine matériel de qualité et l'ouverture du dialogue sur les perspectives pour un enseignement rénové de qualité”. Manifestement, les assurances, maintes fois réitérées par le ministère de l'Education, sont loin d'avoir dissipé les craintes des enseignants quant à leur avenir. “Que le ministère nous explique que personne ne va partir, nous voulons bien le croire, mais que deviendront les enseignants dont les filières seront supprimées, après vingt-cinq ans de service dans l'enseignement secondaire”, s'inquiète un des profs interrogés. Le président de la coordination abonde dans le même sens. “Le ministère nous a assurés être d'accord, mais quand 50% des filières seront supprimées, que vont devenir les enseignants de ces filières ? Est-ce qu'ils vont être payés à ne rien faire ?” se demande-t-il en ajoutant qu'il n'est pas question que des enseignants, dont les filières seront supprimées, passent sous la tutelle du ministère de la Formation professionnelle. D'après M. Ben Deikha, la nouvelle organisation de l'enseignement secondaire entraînera automatiquement la fermeture des filières comme l'électronique, l'électrotechnique, le génie mécanique. De son côté, le ministère de l'Education, chiffres à l'appui recueillis au niveau des directions de wilaya, “seuls 2,39% parmi les enseignants du secondaire” ont suivi l'appel à la grève. Un taux “extrêmement faible des enseignants qui n'ont pas assuré leurs obligations professionnelles”, ajoute le ministère. Ainsi 97,61%, représentant la quasi-majorité des enseignants du secondaire, à l'échelle nationale, ont normalement assuré leurs cours dans leurs établissements respectifs, ajoute le conseiller à l'information au MEN. Tout en rendant hommage à “la grande majorité des enseignants qui ont assuré normalement leurs cours, grâce à leur conscience professionnelle”, le département de Benbouzid “regrette de constater qu'une petite minorité d'enseignants persiste à s'inscrire à contre-courant d'une nouvelle dynamique induite par la réforme, en s'accrochant à des schémas éculés et obsolètes qui ne favorisent malheureusement ni les élèves dans leur cursus scolaire ni dans leur vie professionnelle future”. Le département de Benbouzid conclut son communiqué en réitérant ses assurances quant à sa “volonté non seulement de préserver l'enseignement technique et l'ensemble du corps enseignant, mais aussi à œuvrer conformément au programme de la réforme, à son essor, dans un cadre scientifique et technologique rénové mettant en phase les contenus des programmes avec les exigences du développement scientifique et technique, dans l'intérêt de l'élève”. N. S.