Propulsé au devant de la scène par les malheureuses circonstances entourant le violent séisme de mai 2003, le CTC, qui a fêté ses 30 ans d'existence cette année, a parfois donné l'air de servir de bouc émissaire et de paravent aux défaillances des uns et des autres. Jusqu'à la fin des années 1960, l'activité de contrôle technique de la construction en Algérie était exercée par des bureaux de contrôle étrangers, notamment français : Soctec, Vertias et Apaves. Ce n'est qu'en décembre 1971, dans l'élan de nationalisation des entreprises avec la création de multiples sociétés nationales, que l'organisme de Contrôle technique de la construction (CTC) a vu le jour par ordonnance n°71-85 bis. En vertu de cette ordonnance, le CTC s'est vu confier, dans le cadre de la normalisation des risques, l'exclusivité de la mission de contrôle en Algérie. Le CTC est donc réputé comme seul organisme habilité et agréé auprès des assureurs pour le contrôle dans le cadre de l'assurance des risques liés à la responsabilité civile décennale dictée par les dispositions de l'article 554 du Code civil algérien. 35 ans ont donc passé depuis la création de cet organisme et beaucoup de choses ont été faites. Mais l'Algérie, qui a connu des tremblements de terre et autres catastrophes naturelles successives, a mis le CTC devant des défis multiples. Confronté à son manque d'expérience d'une part et à la précarité du matériel et des techniques utilisées d'autre part, cet organisme a été la cible de multiples accusations par les citoyens et les propriétaires des maisons touchées par le déchaînement de la nature mais aussi par les effets du temps. Beaucoup de bâtisses restent toujours sans contrôle et n'ont pas été expertisées ou n' ont fait l'objet que d'une visite hâtive. Les exemples ne manquent pas ; plusieurs immeubles se sont effondrés ces dernières années et tout le monde a encore en mémoire la catastrophe de l'hôtel du Square, à Alger.