Changements n A l'approche de la fin de leurs mandats, les dirigeants américain, britannique et français voient leurs pouvoirs s'affaiblir face à la crise dans le monde. Alors que la situation internationale réclame leur pleine attention et que de bonnes relations transatlantiques apparaissent comme cruciales, les dirigeants des deux côtés de l'Atlantique aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en France voient leur pouvoir s'affaiblir par les crises dans le monde où ils se sont impliqués en alliés ou opposés. La situation en Irak s'envenime un peu plus chaque jour, l'Iran ne renonçant pas à son programme d'enrichissement d'uranium sans parler de la Corée du Nord qui a effectué un essai nucléaire le 9 octobre. A Washington, George W. Bush, qui a reçu une «raclée» lors des élections parlementaires du 7 novembre, se dirige vers le crépuscule politique qui tombe invariablement sur les présidents américains en fin de mandat. La porte du 10 Downing Street se fermera bientôt devant Tony Blair tandis qu'à Paris, même s'il instille encore le doute sur une éventuelle nouvelle candidature, le président Jacques Chirac devrait laisser les clefs de l'Elysée à son successeur après l'élection présidentielle en mai. A Washington, les républicains, qui contrôlaient tous les leviers du pouvoir (Maison-Blanche et Congrès) depuis 2001, ont perdu la majorité des deux Chambres du Congrès au profit des démocrates. Dans ces conditions, il est peu probable que Bush puisse prendre des décisions sur la politique commerciale, cruciale dans le cadre des relations transatlantiques, d'ici à la fin de son mandat en janvier 2009. Les négociations de Doha, lancées en novembre 2001, pour abaisser les barrières douanières dans le monde, ont été suspendues sine die en juillet dernier en raison de profonds désaccords entre Américains, Européens et pays en développement, en particulier sur les subventions agricoles. Dès le début de l'an prochain, Bush va perdre son plus fidèle allié en la personne de Tony Blair. Le Premier ministre britannique est supposé partir en mai, mais il pourrait partir plus tôt. Déjà son influence semble s'amenuiser à Washington. Il n'est pas certain que Bush lie les mêmes relations avec le prochain Premier ministre britannique, selon Nile Gardiner, directeur d'un centre de réflexion conservateur à Washington. La Maison-Blanche ne regrettera certainement pas, en revanche, Jacques Chirac qui a osé défier l'Amérique sur l'Irak. Elle est plutôt favorable à Nicolas Sarkozy, poursuit le spécialiste. Dès la fin 2007, aux Etats-Unis, le débat sur l'Irak par exemple sera moins l'affaire de Bush que des candidats à sa succession et c'est avec l'un d'eux que l'Europe devra désormais composer.