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Chawki Amari
«Je préfère raconter l'histoire des autres»
Publié dans Info Soir le 30 - 11 - 2006

Publication n Après-demain, un roman écrit par Chawki Amari et paru aux éditions Chihab, a fait, hier, l'objet d'une rencontre littéraire à la librairie Chihab.
S'exprimant sur le contenu du récit, l'auteur, chroniqueur au quotidien El Watan, a dit : «C'est l'histoire de Pedro, alias Badro, un Algérien qui a quitté très jeune le pays, et qui y est revenu après la restauration de la sécurité, avec un mélange approximatif de fantasme et de réalité». Et d'ajouter : «Pedro se rend compte et ce, en se trouvant dans plusieurs situations et en rencontrant plusieurs personnages, que l'Algérie n'est pas telle qu'il se la présentait».
Le roman Après-demain, raconte une Algérie apaisée, une Algérie qui tente de rêver à autre chose qu'à ne pas mourir, mais où les personnages frisent, coulent une folie douce.
Le récit traite de la hantise de l'inconnu, du futur lointain, d'où le titre du roman. Selon l'auteur, les Algériens ont une appréhension du futur. «Tout le monde a une idée de ce qui pourrait se passer dans l'instant d'après, c'est-à-dire celui de demain, mais il ignore l'après-demain qui représente pour lui l'inconnu», donc le trou, le noir. Ainsi, le roman s'articule autour de cette réalité qui hante l'Algérien ; autrement dit, le pays est apaisé mais le serait-il le lendemain ? Ensuite, et concernant le genre de son écriture, l'auteur a souligné que «le roman n'est pas une chronique. On ne s'attend pas à des parenthèses politiques.»Et d'expliquer: « Ce roman s'inscrit dans une rupture. Je sors du terrorisme et je raconte l'Algérie d'après guerre.» Ce roman a pour souci de fonder une littérature en dehors de celle dite de l'urgence. Il y a donc cette volonté de rupture et d'innovation.
Contrairement à certains écrivains qui, à travers leurs personnages, racontent leur propre expérience, l'auteur préfère raconter une histoire. «Je préfère raconter une histoire que de me raconter à travers mes personnages, parce que mon histoire n'intéresse personne. Et dans le cas où je raconte mon expérience, le lecteur s'attache à ma personne et non à l'histoire racontée. Je préfère donc raconter l'histoire des autres qui me semble plus intéressante.»Enfin, et pour finir, Chawki Amari a confié : «Je suis nouvelliste et donc j'aime écrire des nouvelles parce que c'est concis. Jusqu'à maintenant j'en ai écrit une trentaine.» Chawki Amari conclut : «Si je me suis essayé au roman, c'est seulement par besoin de reconnaissance, car tant qu'on n'a pas écrit un roman, on n'est pas considéré comme un auteur.»


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