La wilaya de Tizi Ouzou compte 41 602 commerçants et opérateurs économiques. Néanmoins, le commerce informel a pris de l'ampleur ces dernières années, "stimulé" par l'urbanisation tous azimuts des agglomérations caractérisées par un déficit en structures d'accompagnement nécessaires à la sédentarisation des activités commerciales. Le constat établi en la matière par la direction du commerce "est des plus accablants", à en juger par "les nombreux effets pervers induits par l'exercice anarchique" des activités commerciales au niveau des bazars improvisés à ciel ouvert, particulièrement au niveau du chef-lieu de la wilaya, où le nombre d'intervenants, croissant sans cesse, rend aléatoire toute tentative de contrôle de ces "négociants" et de leurs activités, présentant un risque réel pour la santé et la sécurité des consommateurs. Cette situation anarchique génère, quotidiennement, un manque à gagner pour le fisc, estimé par la même source à environ 30 millions de dinars, représentant le chiffre d'affaires dissimulé, outre de multiples nuisances liées aux atteintes à l'ordre public, à l'entrave de la circulation et à la dégradation de l'environnement et du cadre de vie. "Pour que la wilaya ne devienne pas un dépotoir, nous devons réagir et ne plus continuer à fermer les yeux, en nous prévalant de l'excuse des évènements qu'a connus la région", avait souligné le wali devant le récent conseil de l'exécutif, lors d'une séance consacrée à l'examen du secteur du commerce, prônant l'élaboration d'un schéma directeur pour l'organisation du circuit commercial et de "hisser la wilaya au seuil minimal des normes admises au niveau national, en matière de contrôle de la qualité et des pratiques commerciales". Ce schéma vise à résorber "graduellement et à moyen terme" le phénomène du commerce informel par "l'intégration des intervenants dans ces espaces normalisés", tâche nécessitant une réglementation des activités plutôt que leur interdiction systématique, par l'affectation de structures appropriées à cet effet, a indiqué le chef de l'exécutif qui n'a pas manqué de souligner "l'inanité du recours systématique aux moyens coercitifs pour solutionner ce problème épineux".