SOS n Le Polisario interpelle la communauté internationale sur la situation des droits de l'Homme du peuple sahraoui. Tout retard dans l'élargissement des prérogatives de la Minurso à la défense des droits de l'Homme au Sahara occidental rapprocherait les Sahraouis d'un éventuel massacre, à l'image de celui de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine, ont indiqué des parlementaires sahraouis ayant participé, jeudi dernier, à Johannesburg, à une journée d'étude sur la «situation des droits de l'Homme dans les villes sahraouies occupées». Le massacre de Srebrenica avait été perpétré par les ultranationalistes serbes contre les musulmans et avait coûté la vie à des milliers de civils. La Minurso conforte les revendications formulées aussi bien par le Polisario que par des organisations de défense des droits de l'Homme et autres réseaux de soutien au peuple sahraoui, selon les parlementaires. Ces revendications sont relatives notamment à la mise en place d'un mécanisme international de protection des Sahraouis dans les territoires occupés, ont-ils souligné. L'ambassadeur sahraoui auprès de la Grande-Bretagne, cité par les parlementaires, a indiqué dans son intervention que «le rapport établi en septembre dernier par le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme présente une évaluation parfaite de la détérioration de la situation des droits de l'Homme dans la partie occupée du Sahara occidental et dénonce avec vigueur le régime colonial marocain». Ajoutant, qu'«il est scandaleux pour l'ONU de se montrer incapable d'imposer l'application de ses résolutions sur la décolonisation au Sahara occidental et de se contenter du rôle de simple spectateur qui n'est pas en mesure d'apporter l'aide nécessaire aux civils sahraouis, victimes de massacres, de tortures et de violences à quelques mètres seulement de son siège dans la ville occupée d'El-Ayoun». «Si cette situation devait persister, cela entraînerait la région vers des dérapages gravissimes qui menaceraient sa sécurité et sa stabilité», a-t-il dit. Dans son intervention, Ali Salem Tamek, militant des droits de l'Homme, membre du rassemblement des défenseurs des droits de l'Homme au Sahara occidental et ancien détenu d'opinion, a souligné que l'expérience tragique que vivent aujourd'hui, les Sahraouis, toutes catégories confondues, sous l'occupation marocaine est «le résultat du système de répression totale mis en place par l'Etat marocain au Sahara occidental et qui n'est qu'une reproduction de l'apartheid et de ses ignobles pratiques contre les populations sud-africaines avant 1994».