Le Front Polisario a mis en garde la communauté internationale contre un éventuel massacre au Sahara occidental, à l'image de celui de Srebrenica en Bosnie-Herzégovine, ont indiqué des parlementaires sahraouis ayant participé, jeudi à Johannesburg, à une journée d'étude sur la “situation des droits de l'homme dans les villes sahraouies occupées”. L'élargissement des prérogatives de la Minurso à la défense des droits de l'homme au Sahara occidental conforte les revendications formulées aussi bien par le Polisario que par des organisations de défense des droits de l'homme et autres réseaux de soutien au peuple sahraoui, ont déclaré à l'APS ces parlementaires qui revenaient de Johannesburg via Londres. Ces revendications sont relatives, notamment à la mise en place d'un mécanisme international de protection des Sahraouis dans les territoires occupés, ont-ils indiqué. “Compte tenu de la situation explosive au Sahara occidental du fait de la politique odieuse de répression de l'Intifada pacifique sahraouie, tout retard dans l'élargissement des prérogatives de la Minurso nous rapproche d'un “Srebrenica bis”, a souligné l'ambassadeur sahraoui en Afrique du Sud, en allusion au massacre perpétré en 1995 par les ultra-nationalistes serbes contre les musulmans en Bosnie-Herzégovine. L'ambassadeur, cité par les parlementaires, a indiqué dans son intervention que “le rapport, établi en septembre dernier par le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme présente une évaluation parfaite de la détérioration de la situation des droits de l'homme dans la partie occupée du Sahara occidental et dénonce avec vigueur le régime colonial marocain”, soulignant la nécessité de l'exécution immédiate des recommandations du rapport. Intervenant devant une pléiade de représentants de partis politiques, d'ONG, du corps diplomatique, de chercheurs et de journalistes, le diplomate a indiqué qu'“il est scandaleux pour l'Onu de se montrer incapable d'imposer l'application de ses résolutions sur la décolonisation au Sahara occidental et de se contenter du rôle de simple spectateur qui n'est pas en mesure d'apporter l'aide nécessaire aux civils sahraouis, victimes de massacres, de tortures et de violences, à quelques mètres seulement de son siège dans la ville occupée d'El Ayoun”. Le diplomate sahraoui a également souligné que “les Sahraouis commencent vraiment à perdre patience devant le refus du Maroc de se conformer à la légalité internationale sans pour autant être inquiété”.