Résumé de la 4e partie n La jeune fille et son frère vivent dans la forêt. Un jour, le roi trouve un de ses cheveux et exige qu'on la recherche pour l'épouser. Settoute s'en charge. Mais peine perdue : le moulin refusait de tourner et aucune mouture n'en sortait. Settoute continua à se démener vainement, et la jeune fille, qui la regardait à travers le feuillage, était pleine de compassion à son égard. N'obéissant qu'à son âme généreuse, elle oublia toute règle de prudence et interpella la vieille pour lui dire que les deux meules étaient mal ajustées. «Mais, comment pourrais-je le savoir ? répondit Settoute en éclatant en sanglots. Je suis vieille et à moitié aveugle. Et quand bien même j'arriverais à les ajuster, je n'aurais jamais assez de force pour moudre tout mon grain. Regarde, mon enfant, comme mes bras sont décharnés. Je suis déjà au bord de la tombe. — Ne désespère pas, grand-mère. Je descends tout de suite pour t'ajuster les meules et moudre le grain à ta place», répondit la jeune fille, compatissante. Et aussitôt, elle sauta à terre et s'assit près de la vieille. Sans perdre de temps, elle remonta le moulin et commença à moudre le grain. Mais, pendant qu'elle était absorbée par son ouvrage, Settoute lui fixa au sol par de gros clous le bas de sa robe. Elle travailla sans faire de bruit, et la fille ne s'aperçut du piège que lorsqu'elle entendit la vieille lancer à haute voix en direction de l'orée du bois : «Les rats, sortez de vos trous !» Elle voulut se sauver, mais retomba aussitôt par terre, retenue par les gros clous. Le sultan et son escorte accoururent et s'emparèrent d'elle. «Ne crains rien, jeune fille, lui dit le sultan d'un air rassurant. Personne ne touchera à un seul de tes cheveux. Si je t'ai tendu un piège pour t'attraper c'est seulement pour t'épouser et faire de toi une reine. — Je ne consentirai à t'épouser, sultan, que si tu acceptes d'étendre ta protection à mon frère que l'eau d'une source enchantée a métamorphosé en gazelle. — Appelle ton frère et dis-lui que jamais chasseur ne le traquera sur mes terres. Il pourra y aller et venir à sa guise.» Le mariage fut célébré avec éclat et la jeune orpheline devint reine. Quant à la gazelle, elle passait ses journées à errer par les champs et les bois et, le soir, elle rentrait au palais pour se coucher au pied du lit de la sultane. Un jour, un vieux mendiant se présenta à la porte du palais. L'ayant aperçu, la sultane le reconnut. C'était son père. Sans dire qui elle était, elle le fit entrer. Elle le lava, lui apporta des habits propres et lui servit un bon repas. Pendant qu'il mangeait, elle s'isola dans la cuisine et prépara une galette fourrée de louis d'or qu'elle lui remit à son départ. «Ne romps cette galette qu'une fois arrivé dans ta maison», lui dit-elle. Le vieux mendiant rentra chez lui, et quelle ne fut pas sa joie lorsque, découpant la galette, il découvrit les louis d'or, une manne qui le mettait définitivement, avec les siens, à l'abri de la nécessité. «Où as-tu pris cette galette ? lui demanda sa femme, perplexe. — C'est la bonne sultane qui me l'a donnée après m'avoir reçu dans son palais, lavé, vêtu de neuf et bien nourri, comme si j'avais été son propre père. Qu'Allah la bénisse !» (à suivre...)