Danger n La dégradation de l'environnement a atteint des proportions inadmissibles. A Tala Alam, au chef-lieu de wilaya, un jeune est mort à cause de l'insalubrité. Pour avoir bu de l'eau d'une source polluée, une dizaine d'habitants du lotissement sont atteints de leptospirose, une maladie causée par une contamination due à l'urine de rats. Ce n'est pas étonnant, vu le manque flagrant d'hygiène au niveau de Tala Alam, qui malheureusement ne fait pas exception. Lorsque nous nous sommes déplacés sur les lieux, nous avons constaté à proximité de la source une décharge sauvage. Selon les habitants, des chats, des chiens errants et des rongeurs sont souvent aperçus dans ce dépotoir. La source a été polluée par les animaux et les déchets. Ce qui est arrivé à Tala Alam aurait pu se produire dans n'importe quel quartier ou village de la wilaya qui croule sous les immondices. Les dépotoirs sauvages poussent comme des champignons dans tous les coins de rue et sur les flancs des villages. En l'absence de décharges contrôlées, de niches à ordures aménagées dans des cités, les habitants jettent n'importe où leurs ordures, l'essentiel est de jeter loin de chez soi sans se soucier s'il y a une source, un oued… à proximité. Et ce ne sont pas les associations qui se disent de protection de l'environnement qui iront sensibiliser la population sur le danger d'une décharge non contrôlée. Mais il n'y a pas que les décharges qui constituent une véritable menace sur la santé des citoyens, il y a aussi le problème des égouts à ciel ouvert, notamment dans les villages même si les centres urbains n'échappent pas à ce phénomène, vu la vétusté ou l'inexistence du réseau dans certains villages comme c'est le cas à Tala Alam, où il a fallu qu'il y ait mort d'homme pour qu'une entreprise soit dépêchée pour achever les travaux d'incinération des déchets à ciel ouvert sans aucun contrôle. il n'échappe à personne que les fumées qui s'y dégagent sont cancérigènes. Le déversement de la margine (un liquide noirâtre produit de la trituration des olives) dans les oueds est un autre danger sur la santé publique. Beaucoup d'huileries de la wilaya ne disposant pas de bassins de décantation rejettent la margine directement dans les oueds, polluant la nappe phréatique.Par ailleurs, les stations d'épuration de la wilaya sont, presque toutes, à l'arrêt et ce n'est que récemment que des travaux ont été lancés pour leur réhabilitation. Quant au grand problème de pollution qui plane sur la wilaya, c'est la contamination de l'oued Sebaou. Celui-ci, qui fournit plus de 80% de l'eau potable de la région, risque d'être irréversiblement pollué par l'extraction effrénée de sable de son lit, et par les déchets et les eaux stagnantes constatés à plusieurs endroits sur l'oued. Depuis plus de 20 ans que le problème est posé, rien n'a été fait par les autorités locales et centrales afin d'arrêter le massacre. Attendra-t-on encore d'autres morts, d'autres épidémies, le retour des maladies médiévales (la peste) pour faire semblant de réagir ?