Le mystère ayant entouré la maladie qui s'est déclarée dernièrement à Sidi Bel Abbes, s'est enfin dissipé. Les 36 personnes atteintes d'une néphrite aiguë et dont l'état est stationnaire, «avaient toutes bu une eau polluée», selon la gendarmerie. L'énigme de la mystérieuse épidémie de Sidi Bel Abbes est enfin élucidée. Les 36 personnes de différentes communes de la wilaya, atteintes d'une néphrite aiguë et gardées depuis hier sous surveillance médicale au CHU Hassani-Abdelkader, «ont consommé de l'eau polluée», lit-on en substance dans un communiqué de la Gendarmerie nationale parvenu ce matin à notre rédaction. Aucun détail, ni précision n'ont été avancés toutefois sur la nature bactériologique et la forme de cette pollution. Auparavant, des médecins locaux avaient affirmé, par médias interposés, que «la source principale de cette maladie fort bizarre serait des piqûres d'insectes». Les malades, venus de différents quartiers, présentaient, selon des praticiens, les mêmes symptômes : enflements et œdèmes au niveau du visage et des membres inférieurs, douleurs atroces à l'abdomen, vomissements, pics de tension, fièvres et diarrhées. A l'hôpital, où les patients sont admis, l'idée de l'épidémie et de la contagion a été écartée. «La maladie en question a touché jusque-là des personnes n'ayant pas de lien parenté entre elles et sont originaires de différentes localités», affirmait hier la directrice de l'établissement lors d'un point de presse improvisé. En effet, on apprend auprès de la cellule de crise composée essentiellement de spécialistes néphrologues que les malades étaient arrivés d'horizons divers : commune de Sidi Bel Abbes, Sidi Djillali, le Rocher, Sorecor, Tanira, Sidi Khaled, Sfisef, Tlegh, Merine et Tebira. Rétrospectivement, c'est dimanche dernier que s'est déclarée cette «mystérieuse épidémie» à Sidi Bel Abbes, touchant des dizaines de personnes dont la plupart sont des femmes. Mercredi, une commission composée de 2 médecins a été dépêchée d'Alger dans le but de procéder aux prélèvements nécessaires à l'enquête épidémiologique (biopsies rénales, prélèvements de sang et d'urine…). Lesdits prélèvements ont été acheminés hier à l'Institut d'Alger. Toujours au CHU et pour faire face à la ruée des malades et de leurs familles, les services de neurochirurgie et des maladies infectieuses ont été réquisitionnés par les responsables de l'hôpital. Au service de néphrologie, l'état des personnes hospitalisées est jugé «stationnaire», rassure-t-on. Reste à savoir maintenant si le travail d'identification des causes de cette eau polluée a été entamée.