Retard n Outre la problématique de l'alphabet, le manque d'enseignants et de chercheurs constitue l'autre obstacle majeur pour la généralisation de l'enseignement de cette langue. Introduit dans les programmes de l'éducation nationale depuis 1995, suite à la grève du cartable observée tout au long de l'année scolaire 1994-1995 dans plusieurs wilayas du centre et de l'est du pays, l'enseignement de tamazight n'a pas encore atteint le niveau escompté. Les pouvoirs publics n'ont cessé d'afficher leur «bonne volonté de rendre sa dignité à ce pilier de l'identité nationale par la mise en place des moyens humains et matériels en vue de la généralisation de son enseignement dans les différentes régions du pays et à tous les niveaux d'enseignement». Cette question a toujours été présente dans les discours des officiels lors de leurs visites dans la région de kabylie. Toutefois, la seule évolution enregistrée jusque-là, estiment les spécialistes, est la croissance en nombre d'élèves ayant étudié cette langue devenue nationale depuis avril 2002. De 37 000 en 1995, ils sont plus 119 000 cette année. Lors de son intervention à l'occasion de l'ouverture du dernier colloque international sur l'enseignement de tamazight, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a souligné que la promotion de cette langue et sa normalisation nécessitent de gros efforts de la part des spécialistes, notamment en ce qui concerne l'alphabet à choisir pour son écriture et l'élaboration de manuels scolaires pratiques. Il faut tout de même admettre que l'obstacle majeur est celui de l'alphabet à adopter pour l'écriture de tamazight que les spécialistes n'ont pas encore tranché. Doit-on l'écrire en caractères latin, arabe ou en tifinagh ? C'est la principale question qui doit être tranchée par les chercheurs avant la généralisation de l'enseignement de cette langue et sa transformation en une matière obligatoire dans le système éducatif national. Les responsables du secteur de l'éducation évoquent également la problématique de l'existence de plusieurs dialectes (m'zabi, chaoui, chenoui, targui…), ce qui nécessite l'élaboration d'une langue standardisée devant prendre en considération toutes les spécificités dialectales. Une tâche qui incombe aussi aux chercheurs. La création du centre national pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight (Cnplet), en 2002, répond justement à ce besoin pressant de la promotion ,la standardisation ainsi que l'élaboration des méthodes pédagogiques et didactiques permettant l'élargissement du champ d'enseignement de cette langue. Le premier responsable du secteur de l'éducation nationale avait ,à maintes fois, indiqué que Tamazight serait introduite à la quatrième année de l'enseignement primaire à partir de l'actuelle année scolaire (2006-2007), mais le manque d'enseignants constitue le grand obstacle pour atteindre les objectifs escomptés. Tamazight n'est, par conséquent, enseignée que dans certains établissements scolaires de la région de kabylie. Pour le brevet d'enseignement moyen (BEM) de cette année, les élèves ayant étudié cette langue auront à examiner dans cette matière qui sera introduite à l'examen du baccalauréat en 2008, tout en gardant son caractère optionnel.