Fatalistes n Jusqu'à quand les espoirs des responsables du secteur de l'hydraulique et de toute une nation resteront-ils suspendus à la pluviométrie ? Depuis l'Indépendance, seuls quelques petits barrages ont été réalisés. Ceux existants ont été mal entretenus (envasement, fuites, abandon…). Les responsables n'arrêtent pas de rassurer que le taux de remplissage des barrages n'est pas encore alarmant. Mais cette situation est due simplement à la clémence du ciel l'année dernière où les pluies avaient été très abondantes. Le taux de remplissage des barrages est entre 45% et 52 %, selon le ministre des Ressources en eau. Un volume permettant la couverture des besoins de l'irrigation pour le moment, selon les responsables. Mais le problème ne se pose pas à ce niveau, car la pluviométrie est différente d'une année à l'autre. C'est le manque de politique claire en matière de barrages qui inquiète par son absence. Messaoud Terra, directeur de l'alimentation en eau potable, nous a expliqué qu'en 2006, l'Algérie comptait 57 barrages contre 48 en 2000. Pour lui, le grand problème des barrages est l'envasement qui diminue leurs capacités de stockage. «Nos barrages sont envasés à 10%. Ce sont surtout les barrages situés dans les régions steppiques et arides qui sont concernés, comme ceux de Kseb et Zeardza, à Skikda. On n'y peut rien. Pour dégager les quantités de boue, il faudrait que le barrage soit à sec ! Une chose impossible vu le retour des pluies chaque année, avant la vidange des eaux retenues», explique-t-il. La solution reste donc la construction d'autres barrages pour retenir les eaux de pluie. «L'Algérie a énormément investi durant ces dernières années.» «Il faut d'abord trouver les périmètres. C'est-à-dire les zones convenables pour construire des barrages tout en tenant compte du problème d'envasement», explique M. Terra. Le ministre des Ressources en eau a récemment affirmé que les projets tracés par son secteur à court et moyen termes portent sur la réalisation de 57 barrages, d'une capacité de 5,7 milliards de mètres cubes, dont le lancement des travaux est prévu fin 2007, et de 69 autres, d'une capacité de 7 milliards de mètres cubes, à partir de 2009. Aussi, des études sont en cours pour la réalisation de cinq projets de retenues d'eau dans différentes régions ainsi que pour la réalisation des projets de Sidi Sebla et de Mekerra. Selon lui, ce sont surtout les régions Ouest et Est qui seront favorisées. M. Terra a déclaré que la priorité du ministère porte aussi sur la modernisation du barrage de Taksebt qui va fournir la totalité (à 100%) des besoins de trois wilayas (Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger). Il aura, d'ici à 2009, une capacité de 180 millions de m3/an, pour 4 millions d'habitants. Le barrage de Beni Haroun va, pour sa part, garantir la sécurité en eau potable de deux années avec une capacité de 500 millions de m3/an.