Anomalie n «La réduction de 40 % sur le loyer mensuel, octroyée par la loi aux personnes invalides, ne nous concerne pas.» C'est ce qu'affirmé Ali, invalide, bénéficiaire d'un F3 à la cité Bellouta. Avant d'y habiter en novembre 2003, avec son épouse et leurs cinq enfants, il occupait, au Télémly, un bien de l'Etat appartenant à l'école des sourds-muets. Il avait attendu ce logement très longtemps. Son attente a pris fin à la veille des élections communales de 2002, en même temps que certains de ses voisins. Cependant, «lorsque nous avons intégré l'appartement, il y avait des imperfections flagrantes», dit-il, ajoutant : «Le mur du salon était ouvert. J'ai dû effectuer des travaux de maçonnerie. Dans la salle de bains, des infiltrations d'eau étaient apparentes ainsi que dans l'une des chambres et dans la cuisine. En fait, l'appartement n'était pas tout à fait terminé. Les fenêtres ne ferment pas, pas de carrelage... Le séisme a endommagé, par ailleurs, les appartements.» Il poursuit : «Il faut dire que les travaux de confortement ont été bâclés.» En tant qu'invalide, Ali a payé 37 370 DA, soit trois mois de loyer, en contrepartie de l'arrêté. Depuis qu'il s'y est installé, il revendique son droit aux 40% de réduction sur le loyer que lui garantit la loi. Un huissier de justice l'a saisi, en juin dernier, pour payer l'intégralité. Ali a indiqué qu'ils sont trois dans la même situation. «Notre joie d'avoir un logement a été stoppée car les contraintes sont trop nombreuses et les risques qu'encourent nos enfants au quotidien, ont fait de notre vie un calvaire», déplore, pour sa part, son épouse, Atika, qui précise : «Mon fils de 12 ans fait 3 km à pied pour se rendre à l'école primaire. Il passe, avec ses camarades de l'école, par un sentier désert et dangereux. Une fillette a été agressée sur ce sentier. Il est obligé de prendre ses affaires de toute la journée dans son sac à dos. Aujourd'hui, à 12 ans, il souffre du dos.» Le petit garçon est frêle. En hiver, racontent ses parents, il est obligé de rentrer à la maison pendant les heures creuses, au détriment de sa santé. «Il a tout juste le temps de changer de vêtements, trois fois par jour, à cause de la boue. Tous les enfants de la cité connaissent la même situation.» Atika évoque aussi le cas de sa fille, qui fréquente le lycée de Saoula. «Elle va jusqu'à l'arrêt de bus qu'elle attend longtemps et une fois arrivée à Saoula, elle marche une demi-heure pour arriver au lycée», explique la mère. Son autre fille travaille à Hydra : «Elle sort à 6 heures, le matin. Son père, en hiver, est contraint de l'accompagner jusqu'à l'arrêt pour embarquer dans le seul J5 qui va jusqu'à Baba Ali et, de là, elle prend un autre bus.» Inquiète pour ses filles, elle ajoute : «Une jeune fille a été agressée sur le chemin par des voyous.» Enfin, pour faire ses courses, Atika descend jusqu'à Saoula. Elle paie le transport. «En plus tout est cher. Lorsque nous étions au Télémly, les prix étaient moins élevés.»