Résumé de la 4e partie n Interrogé par le commissaire Pick, le docteur Mattews confirme que M. Crock est mort d'une crise cardiaque. Mais le policier n'est pas convaincu et demande une enquête discrète sur le médecin. Madame veuve Crock, son chapeau et son parapluie verts pénètrent dans le bureau du commissaire Pick, façon tornade. «Alors ? Vous l'avez faite cette autopsie ? — Une autopsie ? Où avez-vous pris qu'on faisait une autopsie comme ça ? — Quand il y a un crime, on fait une autopsie… Je sais ce que je dis, je l'ai lu encore ce matin dans The Criminologist, c'est un journal de Londres ! Sérieux !» Après tout, se dit le commissaire Pick, si la veuve elle-même réclame une autopsie, ça facilite les démarches administratives. Pourquoi pas ? Le docteur Mattews a pu laisser échapper le problème de la morphine… «Nous allons procéder à une autopsie, madame Crock, je vous tiendrai au courant. — Je veux signer mes aveux… — Oui… Oui… d'accord… mais après l'autopsie, hein ? C'est la règle…» Madame Crock se retire à regret, avec son parapluie et son chapeau. «Ne traînez pas… Je suis une criminelle !» La porte refermée sur elle, le commissaire Pick et son collaborateur poussent un soupir de soulagement. «Appelle-moi le toubib… On va régler ça en vitesse. — Vous poussez pas le bouchon un peu loin, commissaire ? Elle est dingue, ça se voit... — Etre dingue n'empêche pas de tuer. Au contraire, non ?» Argument valable. Le corps du défunt monsieur Crock est donc exhumé en présence de sa veuve, du commissaire et du médecin légiste. Sont prélevés les éléments nécessaires à une autopsie pour recherche d'empoisonnement. Le défunt est alors remis en terre, et sa veuve, en prière, marmonne devant les fossoyeurs : «Si tu avais su que la mort rendait les gens comme ça... Mon pauvre Herbert, tu aurais cessé d'être malade du jour au lendemain...» Vingt-quatre heures plus tard, le rapport du légiste parvient au commissaire Pick. Pas de trace d'empoisonnement. Le malheureux est effectivement décédé d'une crise cardiaque, ainsi que le démontre l'examen du muscle cardiaque. Bon, se dit le commissaire Pick. Il va falloir se débarrasser de la dingue. L'histoire serait finie, en somme. Pas de crime, pas d'assassin... Pas du tout. Le commissaire n'a pas le temps d'affronter la terrible veuve Crock qu'une nouvelle étonnante lui parvient. La maison du docteur Mattews est en flammes, les pompiers sont arrivés trop tard pour éteindre complètement l'incendie, attisé par le vent de la lande. Il s'agirait d'un incendie criminel, et il y a un mort. Le commissaire Pick contemple le désastre au petit matin, dans l'aube venteuse de ce printemps humide. Le chien furieux a disparu, quelqu'un a dû le détacher avant l'incendie. La gouvernante ne dort pas là, heureusement. Et le cadavre calciné dans les décombres est méconnaissable. S'agit-il du docteur Mattews ? Un confrère rassemble les indices qui permettront peut-être de le dire. «Même taille, même corpulence, la boîte crânienne me paraît convenir. La mâchoire aussi... et on a trouvé ses lunettes à côté de lui. La monture est en métal, elle a résisté au feu.» (à suivre...)