Résumé de la 19e partie n Frida découvre que Diego la trompe avec sa sœur cadette qu'elle a fait venir chez elle. Elle en est ulcérée. Cependant, l'arrivée, à la maison bleue de Coyoacan, d'un personnage hors du commun va changer l'atmosphère. En effet, en 1937, Diego Rivera, qui a rompu avec les Bolchéviques, réussit, en faisant jouer ses connaissances, à obtenir l'asile politique à Léon Trotski, le père de la Révolution permanente, chassé d'URSS par Staline. Trotski, brillant théoricien du marxisme, président du Soviet de Petersbourg en 1905, second chef, après Lénine, de la Révolution russe, créateur de l'Armée Rouge, opposant à Staline le dictateur communiste qui a usurpé le pouvoir, a fui son pays et erre à la recherche d'une terre d'exil. Rivera et ses amis la lui offrent et Frida demande tout de suite qu'il vienne, avec sa femme Natalia qui l'a suivi dans son exil, dans la maison bleue. Entre Frida et le révolutionnaire russe, le contact s'établit tout de suite. «Vous êtes chez vous, dit-elle au couple, vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le voudrez !» L'offre est adressée au couple, mais c'est avant tout à Trotski que Frida pense. Sa femme, elle, lui est tout de suite apparue hostile et une certaine inimitié régnera tout le temps entre les deux femmes. Avec Trotski, ce sont de longues soirées de discussions politiques et idéologiques auxquelles Frida prend part avec plaisir. Il faut dire que l'époque est tourmentée avec la montée du fascisme en Europe et du stalinisme en Russie. Diego défend le rôle des intellectuels dans les révolutions à venir, mais Trotski s'oppose à cette idée et reprend ses idées de 1905, à propos de la révolution prolétarienne : «A la base de cette révolution, il y a le problème agraire. La classe ou le parti qui saura entraîner à sa suite les paysans contre les propriétaires nobles s'emparera du pouvoir. Ni le libéralisme ni les intellectuels démocrates ne peuvent parvenir à ce résultat. Leur époque historique est révolue.» Diego ne peut être d'accord avec cette position. Frida, elle, ne dit rien ; elle écoute Trotski et boit ses paroles. En fait, l'homme l'intéresse plus que les idées... Elle se rapproche de lui. Trotski éprouve pour elle la même attirance : il admire son intelligence, sa forte personnalité et son charme. Ils ne tardent pas à se lier : une liaison passionnée, disent les biographes, mais sur laquelle on a très peu de détails. Le 7 novembre 1937, jour anniversaire de Trotski et de la Révolution bolchévique, Frida lui offre un autoportrait où elle s'est peinte sous son meilleur jour, avec cette dédicace qui fera grincer des dents à Natalia Trotski et qui plongera dans l'étonnement Diego Rivera : «A Léon Trotski, je dédie cette peinture, avec tout mon amour.» Deux années plus tard, en août 1940, Trotski sera assassiné à coups de pic à glace par un espion du KGB soviétique... (à suivre...)