Difficultés n Les industriels algériens en pharmacie ont dénoncé ouvertement les hésitations des Français à investir en Algérie. Alors que les Français exigent des clarifications sur les prix, le remboursement et la protection de leurs marques. Melik Aït Saïd, SG de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop), a critiqué l'attitude des investisseurs français en déclarant que «les dernières propositions des laboratoires français ont pour but des visées purement commerciales en investissant le créneau de l'importation des médicaments sans qu'il y ait de fabrication». Cette déclaration exprime le ras-le-bol des producteurs locaux sur les agissements de certains laboratoires français «qui accusent une faiblesse dans le transfert technologique en matière de production pharmaceutique». En effet, le marché algérien du médicament, qui représente quelque 700 millions d'euros d'importations, est détenu par 70% par les laboratoires français. «Ces entreprises n'ont pas été obligées d'investir en Algérie contrairement aux producteurs locaux», souligne le représentant de l'Unop. Il est à rappeler que par le passé, Saïdal a édifié un partenariat exemplaire avec le groupe Sanofi Aventis et Solvay Pharma avec de grosses parts de marché pour ces dernières. Sans suite plus tard. Quant à certains qui doutent de la qualité du médicament algérien, Aït Saïd plaide en faveur «d'une amélioration de la qualité des produits qui sont aux normes standard et qu'ils n'ont rien à envier à ceux des laboratoires français». Dans la foulée, l'Unop fait savoir aux autorités qu'«il ne faut pas accorder des concessions supplémentaires à ces groupes pour l'intérêt de l'économie nationale». De leur côté, la réaction des Français tourne autour des exigences «sur la politique des prix, le remboursement, les tarifs de référence et l'amélioration de la protection des marques». Le dernier rapport publié par la mission économique de l'ambassade de France a remis en cause les unités de fabrication étatiques «qui ne permettent pas d'assurer un niveau de qualité aux normes internationales ni une rentabilité suffisante». Les opérateurs français exigent donc «la possibilité de trouver un partenaire local possédant un site aux normes internationales et un personnel qualifié». Ces opérateurs montrent, en effet, leurs hésitations à investir en Algérie. Ils cherchent plutôt à «l'optimisation de fonctionnement des unités existantes». Pourtant, un comité de partenariat récent dans la filière pharmaceutique a été institué, il y a quelques jours, à la faveur de la dernière visite du ministre français de l'Economie dépêché spécialement pour signer ces accords.