Les pouvoirs publics sont déterminés à promouvoir la consommation des médicaments génériques. Une détermination réaffirmée pour une énième fois par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh qui a mis en garde, jeudi à Alger, contre toute entrave à cette politique. Le responsable indique, en ce sens, qu'il fera face, "par tous les moyens légitimes, à tous ceux qui veulent défendre d'autres intérêts ou d'autres laboratoires pour imposer des produits à des prix élevés qui vont contre l'intérêt national".A l'occasion d'une rencontre avec les directeurs des caisses de sécurité sociale des salariés et non salariés, M. Tayeb Louh a fait savoir que l'application de la politique de consommation des médicaments génériques en Algérie a permis de constater une baisse sensible des prix du médicament, y compris les princeps (100 médicaments).Pour ce qui est de l'actualisation de la liste des médicaments remboursables, le ministre a souligné que "le nombre de DCI remboursables passera de 1134 DCI à 1199 DCI, soit de 3100 marques à 3238 marques".Cette nouvelle liste de médicaments remboursables permettra, a indiqué le ministre, d'"intégrer de nouveaux médicaments dont le service médical rendu est jugé important, et élaguer les médicaments devenant obsolètes". Parmi les nouveaux médicaments remboursables, "il est à noter que 34 nouvelles DCI sont destinées aux traitements des maladies chroniques dont quatre pour le diabète, ce qui correspond à 34 nouvelles marques remboursables", a-t-il précisé. L'encouragement du médicament générique s'avère, donc, une nécessité non seulement pour le gouvernement, mais, pour les opérateurs de pharmacie, également. Leur union nationale a appelé, jeudi à Alger, les autorités compétentes à ouvrir un débat sur le devenir de la "jeune" industrie pharmaceutique algérienne "menacée" par l'ouverture du marché à la concurrence étrangère, affirmant que 90% des produits génériques sont fabriqués en Algérie.L'Union nationale des opérateurs de pharmacie (Unop) a souligné que l'industrie pharmaceutique "n'a reçu aucun soutien depuis 2004 pour cause de négociations dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce". Elle rappelle que l'industrie pharmaceutique algérienne, qui n'a que 5 ans d'âge, a besoin, dans un premier temps, d'une protection et d'un confortement par des mesures incitatives et d'encouragement, voire d'une politique pour garantir son développement. Car, le tissu industriel pharmaceutique fonctionne aujourd'hui "au tiers" de sa capacité, alors que l'enveloppe financière consacrée à l'importation de médicaments est de l'ordre de 1,4 milliard de dollars.