Phénomène n Dans la ville de Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, les trabendistes ont investi tous les axes importants de la cité, exposant toutes sortes de marchandises sur les trottoirs. Si au niveau de la Grand'Rue, le phénomène est plus ou moins contrôlé par la police, il n'en est pas de même au niveau de certaines ruelles où les vendeurs à la sauvette ont pris possession des lieux. C'est le cas, par exemple, de la rue Amirouche. Peu fréquentée, celle-ci a vu progressivement des commerces illicites s'y installer. Un vendeur de fruits et légumes s'est même aménagé un espace sur un amoncellement de terre sur un trottoir. Celui-ci estime que n'ayant pas occupé le moindre centimètre de l'espace réservé aux piétons, il ne dérange personne. Les prix qu'il pratique ne sont pas moins élevés que ceux du magasin de fruits et légumes situé à quelques dizaines de mètres de son étal, mais sa marchandise s'écoule comme des petits pains. En fin de journée, le vendeur prend soin de nettoyer son magasin de fortune avant de rentrer chez lui, laissant les lieux propres. Il était le premier à s'installer au niveau de ladite rue, mais peu à peu, d'autres l'ont rejoint et c'est ainsi qu'un véritable marché aux puces a vu le jour dans la rue Colonel-Amirouche (lequel, soit dit en passant, mérite mieux qu'une rue et de surcroît envahie par l'informel). Parallèle à cette rue, le boulevard Larbi-Ben-M'hidi commence à l'entrée ouest de la ville. Tout au long de la cité du 20-Août, communément appelée cité Cnep, des vendeurs à la sauvette occupent les grands bacs en béton réservés à la plantation de fleurs, pour y étaler leurs marchandises. Il y a quelques mois, des écolos de trois associations de protection de l'environnement ont, dans une initiative d'embellissement de la ville des Genêts, nettoyé lesdits bacs et y ont planté des fleurs. Celles-ci ont toutes été arrachées, le lendemain même, par des ennemis de la nature et du beau. L'avenue Abane-Ramdane (ou Grand' Rue) est l'axe principal de la ville. Il n'échappe pas, lui aussi, au phénomène de l'informel. Les vendeurs à la sauvette «exposent» leurs marchandises (effets vestimentaires notamment) sur leurs bras, prêts à prendre la poudre d'escampette dès l'apparition des policiers. La rue de la Paix, qui a été «nettoyée» en 2004 de tous les vendeurs illicites, a été réoccupée par ces derniers, qui y ont installé des étals de fruits et d'herbes aromatiques. En 2004, lors de l'opération coup-de-poing menée par l'ex-wali de Tizi Ouzou, des policiers veillaient au grain au niveau de ladite rue pour dissuader les commerçants informels de se réinstaller. Aussitôt les policiers partis, les vendeurs ont repris leurs places sur les trottoirs et une partie de la chaussée. La même situation est constatée au niveau de M'douha. Les vendeurs à la sauvette, qui occupaient cette rue, ont été délocalisés à la suite de plusieurs requêtes déposées auprès de l'APC et des services concernés de la wilaya par les habitants de la cité des Fonctionnaires que dessert la rue Ahmed-Chaffaï (M'douha) qui se plaignaient des désagréments causés par la présence des trabendistes.