La revalorisation des salaires semble prendre dans l'état actuel des choses et à une année des législatives, une tournure beaucoup plus politique avec bien entendu une dose de surenchère de la part d'acteurs qui tentent d'ores et déjà de se placer dans une sorte de précampagne électorale qui ne dit pas son nom. Il est trop tôt pour dire aujourd'hui si l'accord conclu entre le gouvernement et la Centrale syndicale sur l'examen du dossier des salaires au sein d'une tripartite, dont la date est fixée à octobre prochain, conduira dans les faits à une revalorisation substantielle. En tout cas, le citoyen assiste depuis quelques mois déjà à une série de déclarations aussi contradictoires les unes que les autres sur l'opportunité et l'imminence d'une augmentation des salaires des travailleurs. Etant considéré comme un dossier très sensible qui suscite l'intérêt du monde du travail aussi bien public que privé, la revalorisation des salaires semble prendre dans l'état actuel des choses et à une année des législatives, une tournure beaucoup plus politicienne avec bien entendu une dose de surenchère de la part d'acteurs politiques et syndicaux qui tentent d'ores et déjà de se placer dans une sorte de précampagne électorale qui ne dit pas son nom. Alors que Belkhadem et Soltani tiennent le même discours, leur allié dans l'alliance présidentielle, en l'occurrence Ouyahia, observe une position beaucoup plus pragmatique sur la question des salaires, risquant du coup de consolider cette image de décideur impopulaire au sein de la base. En même temps, l'Algérie, qui a tenu d'importants engagements avec ses partenaires financiers dans le monde, ne peut aujourd'hui risquer de déstabiliser ses équilibres budgétaires, étant donné que ces derniers sont essentiellement basés sur les rentrées en hydrocarbures et sont par conséquent dépendants du maintien du niveau actuel des prix du baril sur le marché international. Ainsi, l'augmentation des salaires ne deviendrait possible que si les indices de croissance sont la résultante d'une relance de l'outil de production. Ce point de vue n'est pas partagé par les partisans d'une revalorisation qu'ils considèrent plus que jamais nécessaire en raison de la persistance des mouvements sociaux et de la consistance des réserves de change. Mais au-delà des arguments des uns et des autres, une certitude semble acquise. L'augmentation aura lieu. Quant à son niveau, les bénéficiaires risquent bien de déchanter. S. T.