Résumé de la 2e partie n Une jeune fille est agressée et tuée de la même façon que la première. La police piétine. L'assassin se prépare à récidiver… La réaction de la jeune femme est aussi rapide qu'imprévisible pour l'attaquant. De sa poche droite, elle a sorti un petit sifflet ; de son coude gauche, parfaitement entraîné, elle paralyse l'homme d'un coup à l'estomac. Helen est sergent de police. Le sifflet a rameuté ses collègues et, lorsque l'agresseur tente de s'enfuir, elle parachève son travail d'une prise de judo qui lui fait faire un vol plané parfait au-dessus du trottoir, avec retombée brutale sur le dos. A la lueur des lampes-torches de la patrouille de police, Dudley Dyllon, grand, maigre avec une moustache, fait pâle figure. Le vieil Horace est accouru à l'appel du sergent. Il se retrouve dans le bureau du chef de la police de Chicago. «Cette affaire est d'une importance extrême. L'homme n'avoue pas, votre témoignage est capital. Vous sentez-vous capable d'affronter le suspect ? — Bien sûr. J'ai dit au détective que je le reconnaîtrais. Il n'est pas là, le détective ? — J'ai pris l'affaire en main. Alors ? — Alors, allons-y, foi d'Horace, je reconnaîtrai ce type si c'est lui.» Dudley Dyllon pénètre dans le bureau du chef, menotté, encadré de deux gardes et agressif. — Qu'est-ce qu'on me veut encore ! On n'a plus le droit de draguer dans la rue sans se faire traiter de criminel ? Le vieil Horace a de bons yeux. Il regarde Dudley bien en face, il détaille les yeux bleus, un bleu glacial, sans âme, les pommettes enfoncées, le menton en galoche, la calvitie précoce, le rictus agressif sur des dents de loup prêtes à mordre. Il fait un signe d'assentiment, que l'autre relève aussitôt. «C'est ça votre fameux témoin visuel ? Le vieil imbécile qui a reconnu un type grand et maigre avec une moustache ? Et qu'est-ce qu'il reconnaît le vieil imbécile ? Ma moustache ? Le chef de police a aussi une moustache, et il est grand et maigre !» Horace s'indigne : «Possible, mais il a pas votre sale tête, et je la reconnais votre sale tête. — Y a cent mille types à Chicago qui ont ma tête.» Le chef de la police intervient : «Ils n'agressent pas les femmes comme vous le faites : vous reconnaissez vous-même aimer la violence. — Et alors, j'aime ça, c'est vrai, quand je vois une femme quelque part, j'ai envie de lui sauter dessus, ça fait partie du plaisir ; ça me regarde, c'est pas pour ça que je la tue ! — Mais vous la brutalisez ? — C'est plus fort que moi, ça me fouette le sang. — Combien de fois ? — J'en sais rien… — Vous en avez avoué, bien obligé devant les victimes, au moins une trentaine, et avec celles que l'on peut vous imputer, nous sommes aux environs de quatre-vingt-dix. — C'est possible, et vous pouvez penser ce que vous voulez, mais j'ai pas tué votre bonne femme du parc et la gamine non plus, d'ailleurs...» (à suivre...)