Les professionnels du secteur appellent au retour du triptyque : maître de l'ouvrage, maître de l'œuvre et entreprise. «En principe les walis ont des conseillers et des producteurs de l'espace qui s'appellent architectes et ce n'est pas au wali de faire le travail de l'architecte et encore moins au maire. Nous sommes là en tant qu'architectes pour faire des études d'impact et l'économie des projets et si la situation qui prévaut actuellement tend à perdurer, il faudra s'attendre à ce que l'Algérie perde énormément d'argent», a déclaré la présidente du CNA. Selon elle, le fait de ne pas avoir de textes qui régissent les concours d'architecture est une manière «d'ouvrir la brèche et la voie à toute forme de spéculation et de corruption». Elle estime que lorsqu'un jeune architecte sort de l'école, il a automatiquement besoin d'apprendre et de se professionnaliser davantage. «Comment se fait-il, dès lors, qu'il entreprenne des projets de grande envergure, de surcroît de souveraineté nationale ?» La réponse est pourtant toute simple, il se trouve que «cette personne a des accointances avec des responsables véreux», a-t-elle fait remarquer. Mme Bouhired constate, à l'occasion, qu'il existe aujourd'hui un décalage criant entre les lois et leur application et qu'il est d'autant plus grave aujourd'hui de constater que les lois existent bel et bien (les amendements de la loi relative à l'urbanisme ont été votés en 2004), alors que parallèlement à cela les textes d'application ne sont pas encore ficelés. «C'est grave comme situation. Nous sommes 7 000 architectes et seuls 3 500 exercent leur métier dans les situations les plus précaires. Je ne suis pas en train de me lamenter ; je suis en train de me révolter. J'estime qu'il est impardonnable de tout mettre demain sur le dos de l'architecte», a-t-elle affirmé.