Résumé de la 3e partie n On a beau chercher les sept jeunes gens ayant disparu à N'gaous, on ne les retrouve pas. Ils se sont littéralement volatilisés. Plusieurs années passent. Les recherches se sont poursuivies pendant de longs mois, puis les parents ont fini par se résigner : ils ne reverront plus jamais leurs enfants. On ne sait quel génie ou démon les a enlevés pour qu'ils disparaissent ainsi sans laisser de traces. Un beau matin, on voit apparaître dans les environs de la ville un inconnu. C'est un homme d'un certain âge, armé d'une solide canne en bois d'olivier sauvage, le burnous en haillons. Il paraît très beau, mais quelle noblesse dans le port, et il se dégage de lui une aura qui ne peut être que celle d'un saint. — Qui es-tu ? lui demande-t-on — Je suis Sidi Kacem, dit-il, je viens des monts du Hodna — Et que viens-tu faire chez nous, brave homme ? — Je viens enseigner la parole de Dieu Très Haut et inciter les gens au bien et à la miséricorde... On m'a dit que la foi des habitants de cette contrée a beaucoup décru, ces dernières années ! Est-ce vrai ? Evidemment, les hommes que le vénérable personnage interroge ne vont pas lui dire que l'impiété et les pratiques illicites se sont répandues dans leur ville, mais leur hésitation ne trompe pas. — Vénérable homme, les gens sont trop préoccupés par les problèmes de ce monde pour s'occuper de ceux de l'au-delà ! — L'au-delà est plus durable que le monde d'ici-bas ! — Les hommes doivent d'abord se nourrir, veiller à leur confort... Le saint s'emporte. — Ce sont là des paroles d'infidèles ! Des paroles qui ne découragent nullement le saint, décidé à ranimer la foi bien tiède de ceux que l'amour des biens et des plaisirs de ce monde a éloignés des choses de la religion. Aussi, va-t-il de maison en maison et de tente en tente, prêchant la bonne parole, incitant les gens à la prière, au jeûne et à tous les actes de dévotion. S'il arrive à convaincre beaucoup de gens, qui renoncent ainsi à leurs péchés et font retour à Dieu, il reste un groupe d'incrédules qui se moque des admonestations du saint et de ses menaces. — Que faudrait-il faire pour que je puisse vous convaincre de la véracité de mes propos et vous ramener au droit chemin ? — Tu devrais faire ce que tous les saints dignes de ce nom font ! — Dites-le moi donc, insiste le saint Les hommes se moquent de lui. — Quoi tu ne sais pas ce que les saints font ? Mais des miracles ! — Vous voulez un miracle ? Mais si Dieu me permet d'en accomplir un, renonceriez-vous à l'impiété ? — Oui, disent les hommes, réalise un miracle et nous croirons à ton pouvoir ! (à suivre...)