Résumé de la 1re partie n Mac Carthy est désigné pour mener une enquête en cette fin d'année. Le sac de la victime, Narich, a été trouvé plus loin vide. Meurtre crapuleux ou agression fatale ? Mac Carthy interroge la sœur et le beau-frère de la victime, braves gens en larmes devant leur sapin de Noël. — On lui avait acheté un châle, en laine de cachemire... dit la sœur, effondrée. — Avait-elle de l'argent dans son sac ? — En général une cinquantaine de dollars. — Voulez-vous vérifier s'il ne manque rien d'autre... Mac Carthy attend patiemment que le chagrin permette à la sœur de s'exclamer. — Qu'est-ce que c'est ? Qui a écrit ça sur son sac ? — L'agresseur, je présume — C'est une obscénité ! — Nous avons retrouvé la même inscrite sur un mur, à côté du corps. — Quelle horreur ! C'est une obscénité en effet. La traduction française en est à peu près : «Va te faire... Paul.» Pour les initiés, en anglais : «Fuck off... Paul.» Mac Carthy, qui fréquente des endroits peu recommandables de par son métier, en a vu d'autres. Mais il admet que sur le sac d'une dame tranquille, c'est assez étonnant. L'inscription a été réalisée avec le bâton de rouge à lèvres de la victime. Un étui doré et bon marché, rugueux, sur lequel il n'espère guère trouver d'empreintes, mais qu'il a conservé soigneusement dans sa poche, dans un mouchoir en papier. — Il manque quelque chose à part le rouge à lèvres ? — Oui ! Son permis de conduire. — C'est tout ?! — Oui. C'est bizarre... — Elle l'avait toujours sur elle ? Même en prenant l'autobus ? — Il lui servait de pièce d'identité, comme à tout le monde. Mac Carthy présente ses condoléances, remercie, et rejoint Cohen et Sweethey dans la rue qui font le tour du quartier. Une enquête de voisinage est la première des choses à faire, en cas d'agression. Les voisins ont toujours quelque chose à dire. C'est long, fastidieux, on ne tombe pas toujours tout de suite sur les bons ceux qui ont quelque chose à dire justement, mais il est rare que l'on revienne bredouille. Cohen revient bredouille, Sweethey a une information. — Je suis tombé sur deux femmes, dans deux maisons différentes, qui racontent la même chose. Elles se souviennent d'avoir vu, par leur fenêtre, un type rôder dans la rue la semaine dernière, tous les jours. — Un type… jeune, vieux, grand, petit, gros, maigre ? — Aucune idée. L'éclairage est mauvais, c'était toujours le soir, le type était habillé de sombre. — En quoi avait-il l'air de rôder ? — Il traînait sans but précis. Il faisait les cent pas. Et chaque fois qu'il passait sous un réverbère, il retirait les mains des poches de son manteau, et il les regardait. — Elles l'ont vu ce soir ? — Non, elles s'occupaient des sapins, avec leurs enfants. Noël est partout dans New York, accroché en néons en guirlandes, en messages lumineux, en Père Noël sur les trottoirs, en couronnes sur les portes. — Mac Carthy se fiche pas mal de Noël. Mais les journalistes pas du tout. Comme ils n'ont rien de précis à se mettre sous la dent, ils baptisent l'assassin le tueur de Noël. Un bon titre. Qui fait de l'effet sur les foules. Qui attire l'œil, et l'attention du chef de Mac Carthy, le 24 décembre au soir. (à suivre...)