Résumé de la 4e partie n La discussion entre le policier et le psychiatre commence à tracer le portrait d'un assassin selon les faits. Mais reste le mobile. Mac Carthy annonce alors la couleur, si l'on peut dire, des deux inscriptions obscènes inscrites au rouge à lèvres. — Pas de doute, capitaine, le mobile n'est pas le vol, on avance, on avance. Vous pouvez oublier vos cinquante dollars s'ils ont existé. Ce n'est pas le vol. Et Mac Carhy n'a plus que le signalement, qui n'en est pas un pour lui, donné par les deux femmes à propos d'un rôdeur. — Qui sortait ses mains des poches de son manteau et les regardait, à la lumière du réverbère... c'est tout. Plus rien. — Ce n'est pas si mal, capitaine. Vous me laissez réfléchir ? Les secondes s'écoulent. Mac Carthy entend la respiration du docteur Brussel au téléphone Ce sont des minutes à présent. Il s'ennuie, Mac Carthy, il a l'impression d'être abandonné, tout seul à son stupide téléphone de flic, pendant qu'à l'autre bout un autre téléphone intelligent respire. Au bout de trois minutes, le docteur Brussel consent à répondre aux «allô» timides de Mac Carthy. — Je réfléchissais, j'étais en train de façonner dans mon esprit une image du tueur. Si vous êtes prêt, je vous la livre. Mac Carthy est prêt, tout ouïe. — Physiquement, c'est un gamin maigrichon, d'assez petite taille. Il n'a pas plus de vingt ans. Un mètre cinquante-cinq de haut environ et cinquante kilos. Un petit schizo, chétif, pas beau, mal aimé, coléreux et poltron. Mauvaise circulation du sang. Il a probablement de l'acné, et sur les mains des ennuis de peau, eczéma par exemple. Il habite non loin de la rue du crime, car il ne s'éloigne jamais beaucoup de chez lui. Si sa mère est encore vivante, il la suit partout. Il n'a pas d'amis, il regarde la télévision, lit des bandes dessinées. Il peut fréquenter une école secondaire, où il a du mal à réussir. A moins qu'il soit sur le point d'être recalé. Il peut même avoir laissé tomber ses études, pour s'éloigner des autres. S'il a travaillé, il a occupé des emplois insignifiants, à peine garçon de bureau. Et il a dû quitter ces emplois assez vite. Ou alors on l'aura renvoyé... Le capitaine Mac Carthy n'en croit pas ses oreilles. Tout ça ? Avec douze coups de couteau, un tube de rouge, deux inscriptions obscènes, un canif et une silhouette qui regarde ses mains ? Le docteur Brussel passe maintenant à la vie de famille du garçon dont il brosse le portrait. — Il est possible que sa mère se soit remariée récemment. Ce n'est pas un morceau indispensable à la mosaïque, mais ça collerait bien. Notamment cela nous expliquerait pourquoi la crise s'est précipitée. Quoi qu'il en soit, l'homme de la maison est le rival du garçon et, d'une manière ou d'une autre, leurs relations ont atteint un point de crise. Ce gosse aime sa mère et hait cet homme, qu'il soit son père, son beau-père ou tout simplement l'amant de sa mère. Il est probable que cet homme a réussi dans sa profession, ou son métier, qu'il appartient au genre vigoureux, agressif, et qu'il est très autoritaire. Le gamin en est jaloux. Parce que cet homme détient l'amour de sa mère. Et lui n'a pas comme les autres jeunes de son âge ce qu'il faut pour sortir et se trouver une petite amie. Psychosexuellement il n'a pas atteint ce niveau de maturité. Il est encore agrippé à sa mère. Il l'aime, et il la hait à la fois parce qu'elle le laisse tomber, ou le délaisse. Voila, capitaine... Je dirais pour terminer ce chapitre que le garçon a tué madame Nerich parce qu'elle symbolisait sa mère. On peut dire que ce soir-là cette femme a servi de substitut à la mère. — Bon... eh bien... évidemment... mais… (à suivre...)