Appréhension n La Maison-Blanche s'attend à ce que l'exécution de Saddam Hussein donne lieu à de nouvelles violences de la part de ses partisans alors que Tarek Aziz a demandé à témoigner sur l'affaire Anfal avant l'application de la sentence. L'éventualité de violences liées à l'exécution de Saddam Hussein «est certainement une chose dont les forces multinationales et les forces irakiennes sont conscientes», a déclaré, hier, mercredi, un porte-parole de la Maison-Blanche. Ces craintes sont soutenues et justifiées, probablement, par la menace brandie par le parti Baas irakien, dissous, de frapper les intérêts américains partout dans le monde au cas où le président déchu, condamné à mort, serait exécuté, dans un communiqué mis en ligne, hier, mercredi, sur son site Internet. «Le parti Baas et la résistance sont déterminés à riposter par tous les moyens et partout dans le monde contre les intérêts américains si l'administration américaine met en application son crime», écrit le parti Baas. «L'exécution du président et de ses compagnons est la plus importante des lignes rouges que l'administration américaine ne doit pas franchir», ajoute le parti, en soulignant que l'exécution de Saddam Hussein «n'affaiblira pas la révolution mais ne fera qu'attiser davantage son feu». Le porte-parole de la Maison-Blanche a, cependant, réfuté que l'administration américaine soit impliquée dans la décision sur la date de l'exécution. «C'est l'affaire des Irakiens, et nous ne sommes qu'observateurs du processus. Ils ont un gouvernement souverain, et ils prendront eux-mêmes l'initiative sur l'exécution de cette décision de justice», a-t-il noté. Sans se prononcer sur la décision elle-même, Washington a estimé que la confirmation de la condamnation à mort de Saddam «fera date dans les efforts que mènent les Irakiens pour remplacer la loi d'un tyran par l'Etat de droit, et que l'ancien président a eu droit à un procès équitable». Autre fait marquant intervenu au lendemain de la confirmation de ce verdict, l'ancien vice-Premier ministre irakien, Tarek Aziz, a demandé à pouvoir témoigner dans l'affaire Anfal avant que ne soit exécutée la condamnation à mort de Saddam Hussein, et c'est aussi le souhait de Saddam Hussein, a déclaré, hier, l'avocat de Aziz. Tarek Aziz «m'a dit qu'il avait des informations très importantes qu'il souhaiterait clarifier et livrer au monde», a dit son avocat. «Ces renseignements vont provoquer un grand embarras chez beaucoup à l'intérieur et l'extérieur de l'Irak,» a-t-il souligné sans plus de précisions. Selon l'avocat, «le Haut tribunal pénal irakien a été informé de ce souhait de Tarek Aziz et nous attendons la réponse». Tarek Aziz, 70 ans, qui fut le porte-parole du président déchu Saddam Hussein sur la scène internationale, s'était rendu aux troupes américaines en avril 2003. Il est, depuis, détenu par les Américains et sa famille réclame constamment sa libération en raison de la détérioration de son état de santé. L'ancien président Saddam Hussein, dont la justice irakienne a confirmé la condamnation à mort, peut être pendu à n'importe quel moment depuis hier, mercredi, mais aucune indication officielle n'a été encore rendue publique sur l'exécution de la sentence.