Résumé de la 7e partie n Les enquêteurs passent à l'offensive. Sur les trois dossiers d'écoliers prénommés Paul, seul un répond à la description du psy. Mac Carthy le choisit. La maison de Paul est bien entretenue, dans une rue agréable. La porte s'ouvre sur un jeune garçon, au teint blafard, gâché par de l'acné. Il est petit, mince. Il s'appelle Paul et regarde nerveusement les deux policiers qui entourent Mac Carthy. — Mon père est au travail. Il regarde derrière son épaule et ajoute : — Ma mère est pas là non plus et moi... je... Il n'a pas le temps de finir, sa mère apparaît, jolie femme, ronde, la quarantaine. Vue de dos et dans le noir elle pourrait être madame Nerich. L'évoquer en tout cas. — Qu'est-ce qu'il y a, Paul ? Que veulent ces messieurs ? Mac Carthy est tout de même bien embarrassé. Comment faire, par où commencer ? Dire bonjour, madame, excusez-moi, votre fils est-il schizophrène, a-t-il un canif, déteste-t-il votre mari ?... — Nous cherchons des renseignements à propos d'un crime dont vous avez peut-être entendu parler dans votre quartier... une femme, deux jours avant Noël... Madame Mary Nerich a été... Et il n'a pas le temps de finir. Au nom de Mary Nerich, Paul explose : — Je voulais pas la tuer... je voulais pas... ça m'a pris... Je sais pas pourquoi... Je voulais pas... Je voulais pas, et j'avais envie... Il a un canif dans sa chambre. Il reconnaît s'en être servi pour tuer madame Nerich. Et il y a aussi le permis de conduire. Un souvenir... Il avait un tout petit travail de ramasseur de quilles dans un bowling, le samedi soir. Sa mère n'a pas divorcé, le père est toujours là, mais justement, ils se querellaient sans cesse à propos des résultats scolaires lamentables de Paul. Et, récemment, après une discussion violente, pour la première fois la mère s'est rangée du côté du père. Pour la première fois, car elle le défendait toujours, lui trouvait des excuses. Mais cette fois, elle a dit comme le père : — Tu n'es qu'un bon à rien. Ton père a raison. Ce père, ingénieur, sûr de lui et de sa réussite, ne pouvait absolument pas comprendre pourquoi il avait hérité d'un fils aussi médiocre. De l'âge à l'acné, en passant par la médiocrité du sujet, la protection de la mère qui s'effondre, et le pouvoir paternel... le psychiatre avait raison. En vingt minutes, un portrait de famille tout à fait ressemblant, et par téléphone. Mac Carthy l'a dit aux journalistes. — Je n'y croyais pas. Les psychiatres me faisaient l'effet de découper les mouches en morceaux, après les crimes. De tirer tous les vers du cerveau de leurs patients. Mais celui-là l'a fait sans filet et il a visé juste. Un bon point pour monsieur Freud.