Avec l'ouverture du procès Khalifa demain, l'extradition du principal accusé dans cette affaire reste incertaine malgré les accords signés entre Alger et Londres dans ce domaine. C'est ce qu'a laissé entendre notre ambassadeur en Grande-Bretagne. «L'accord sur l'extradition est lui-même partie intégrante de 4 accords signés lors de la dernière visite du Président de la République en Grande-Bretagne.» C'est par ces propos que Mohamed Salah Dembri a répondu à une question sur une probable extradition de Abdelmoumène Khalifa dont le procès s'ouvre demain, lundi. L'ex-ministre des Affaires étrangères algérien qui s'exprimait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a expliqué que l'accord ne serait applicable qu'après sa publication dans le Journal Officiel des deux pays, ce qui n'est pas encore fait. Pour lui la seule justification juridique qui motiverait une probable extradition de Khalifa est le mandat d'arrêt international lancé contre lui. Tout en rappelant que la procédure de ratification a été signée par le Parlement britannique, M. Dembri a rappelé que le ministre de la Justice algérien et son homologue britannique ont eu beaucoup d'entretiens pour essayer de faire correspondre les données procédurales des deux pays. «Mais s'agissant du procès lui-même, la présence ou non des acteurs n'est pas nécessairement liée aux accords en cours», a souligné le diplomate algérien. L'intervenant a essayé d'«écarter» une probable relation entre cette affaire et le fait que l'Algérie n'a pas encore aboli officiellement la peine de mort et qui aurait pu entraver cette extradition. «L'Algérie observe un moratoire sur la peine de mort depuis 1993. Les peines de mort n'ont pas été appliquées depuis cette date. C'est une avancée considérable et l'Algérie reste un exemple parmi les pays du Sud», a-t-il dit. Abordant les extraditions liées aux affaires du terrorisme, M. Dembri a souligné qu'il est évident qu'il y a des demandes algériennes d'extradition des personnes recherchées comme il y a aussi des demandes britanniques qui ne sont d'ailleurs pas des demandes d'extradition proprement dites. Mais ce sont les personnes elles-mêmes qui ont demandé à rentrer dans leur pays», a-t-il expliqué. M. Dembri a parlé de 8 cas de demandes d'extradition britannique. «Selon les accords entre les deux pays, il faudrait toute une procédure. Nous avons à vérifier l'identité de l'extradé et à voir son dossier. Il s'agit de la souveraineté nationale», a-t-il justifié.