Changement n Un rôle politique plus important aux sunnites et une redistribution des revenus pétroliers seront les grandes lignes de la nouvelle stratégie. La nouvelle politique irakienne du président américain George W. Bush fixera une série d'objectifs au gouvernement de Bagdad destinés à tenter de stabiliser politiquement et économiquement le pays, rapporte dimanche Le New York Times sur son site Internet. Citant de hauts responsables de l'administration, le quotidien américain relève que ces «objectifs» appelleront à une plus grande participation des sunnites dans le processus politique, la distribution des revenus provenant du pétrole, qui a été longtemps retardée, et un assouplissement de la politique gouvernementale à l'égard des anciens membres du parti Baas. Les responsables américains, qui ne précisent pas toutefois les pénalités en cas de non-réalisation de ces objectifs, insistent sur le fait que les Irakiens devront s'en tenir à un calendrier réaliste pour les concrétiser. On s'attend à ce que le président Bush, dans un discours très attendu cette semaine, souligne les contours de sa nouvelle stratégie en Irak, dont la possibilité d'y envoyer jusqu'à 20 000 soldats supplémentaires, selon Le Times. «Ce n'est pas un engagement à durée indéterminée», indique Le New York Times citant un haut responsable de l'administration. «On fixera des demandes réelles et spécifiques au gouvernement irakien.» Certaines d'entre elles figuraient déjà sur une liste d'objectifs à réaliser, établie avec les Irakiens et rendue publique en octobre, mais qui n'a jamais été concrétisée, poursuit le journal. Cela a été le cas notamment de l'engagement à fixer une date pour des élections provinciales ou de l'adoption d'une loi nationale sur les hydrocarbures qui aurait donné au gouvernement central le pouvoir de distribuer les revenus pétroliers aux provinces ou régions, indique encore Le New York Times. Les démocrates ont à nouveau averti dimanche le président George W. Bush qu'ils s'opposeraient à l'éventuel envoi de renforts en Irak, une stratégie qui leur semble perdue d'avance. «Nous n'allons pas les abandonner. Mais si le président veut augmenter cette mission, il va falloir qu'il le justifie», a précisé Nancy Pelosi, la nouvelle présidente démocrate de la Chambre des représentants. «C'est quelque chose de nouveau pour lui, parce que jusqu'à présent, la majorité républicaine au Congrès lui a donné un chèque en blanc, sans contrôle, sans barrières, sans conditions, et nous sommes arrivés dans cette situation d'une guerre sans fin, rejetée par le peuple», a poursuivi Mme Pelosi. Le président du groupe démocrate à la Chambre des représentants, Steny Hoyer, a insisté sur le fait que des milliers de soldats ont déjà été envoyés en renfort à Bagdad en juin, et que des investissements financiers ont déjà été fournis, sans succès.