C'est un bilan négatif du processus de mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur, que dresse la coordination des ârchs, de la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, dans une déclaration rendue publique, hier (lundi), le mouvement citoyen déplore que deux années après la signature — le 15 janvier 2004 — du protocole d'accord engageant l'Etat à mettre en œuvre les 15 revendications citoyennes, l'essentiel de ces dernières demeure non appliqué. Pour les rédacteurs du document, «ce constat pragmatique constitue un démenti formel à la dernière sortie publique de l'actuel Chef du gouvernement quant à la prétendue continuité du processus de mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur (constat) qui ne peut être imputé qu'à l'absence de volonté politique d'apporter des solutions objectives et définitives à la crise». Dans une sorte de mise en garde face à la non-prise en charge des revendications citoyennes, les ârchs rappellent que les causes qui avaient déclenché la crise de Kabylie (avril 2001) «demeurent entières». Sur un autre plan, la coordination des ârchs de la wilaya de Tizi Ouzou a dénoncé, dans la même déclaration, le choix de la date du 12 janvier pour l'ouverture officielle de la grande manifestation «Alger, capitale culturelle du monde arabe». Tout en rappelant que le 12 janvier représente le premier de l'an du calendrier Julien, appelé chez les Berbères Yennayer et qui est fêté par la population de l'Afrique du Nord. Les ârchs dénoncent des «arrière-pensées d'acculturation et de détournement de la journée de Yennayer». Selon eux, le choix est «loin d'être innocent» car la manifestation culturelle que s'apprête à accueillir l'Algérie est «dédiée exclusivement à une seule composante de la personnalité nationale». Aussi, tout en rappelant la dynamique du mouvement citoyen pour la réconciliation de l'Algérien avec son histoire, sa personnalité, sa culture et sa diversité linguistique, la coordination de Tizi Ouzou réitère sa revendication de décréter la fête de Yennayer (qui coïncide avec le 12 janvier), fête nationale fériée chômée et payée.