Résumé de la 3e partie n Rosa et Martin ont été hospitalisés. Leur maladie est due à un gaz asphyxiant, l'ypérite, utilisé lors de la Première Guerre mondiale… Ce que n'a pas dit le médecin au jeune Martin, c'est que ce gaz est un danger terrible. En fait, il a été utilisé pour la première fois, en 1915, par les Allemands eux-mêmes, à Ypres, ce qui lui a donné son nom vulgaire d'ypérite. Il s'agit de sulfure de dichlorétyle S. Il a eu des petits frères depuis, aux noms encore plus compliqués, et fait partie de ce que l'on nomme les gaz toxiques généraux, car ils suffoquent et irritent à la fois, provoquent diarrhées et vomissements. Le pire étant qu'ils sont parfois mutagènes ; c'est-à-dire qu'ils entraînent — on l'a testé par des expériences sur des animaux — des modifications génétiques transmissibles à la descendance... Une belle horreur, en principe interdite dans les combats, mais que certains pays ne craignent pas d'utiliser encore, sans le moindre complexe. L'ypérite est un gaz plus dense que l'air qui, s'accumulant dans les abris, les tranchées, les ravins, attaquait l'eau et les aliments. Les combattants de la Première Guerre mondiale, les gazés, savent bien que le fameux masque qu'on leur distribuait ne suffisait pas à les protéger. Un endroit envahi par l'ypérite doit être assaini le plus vite possible, il faut désinfecter le matériel, le terrain, détruire les aliments, contrôler l'eau... Le jeune commissaire Scheider qui pénètre dans la clinique de Cologne, le 13 septembre 1966, n'a pas fait la guerre, mais connaît l'ypérite de réputation. On lui confirme au laboratoire qu'il y a bien deux victimes, intoxiquées par ce même gaz — Ils travaillent dans une usine ? — Non, le garçon dans un garage, la jeune fille dans une pharmacie. — Une pharmacie ? On peut trouver ça dans une pharmacie ? — Certainement pas... On ne voit pas quel produit pharmaceutique pourrait se rapprocher de l'ypérite. Et encore moins dans les produits automobiles. — Est-ce qu'ils se connaissent ? — Apparemment non... enfin, après tout on ne sait pas... Le commissaire Scheider s'attendait à une enquête fastidieuse sur un accident du travail, avec les habituels ergotages sur les responsabilités, la manipulation, etc. Cette histoire insolite devient intéressante... Il va donc interroger les deux malades. Martin en premier. En dix minutes il arrive au fait principal de la journée du jeune apprenti. La coccinelle qui sentait mauvais. — Elle sentait mauvais comment ? — L'ail... Le médecin-chef sursaute : — C'est l'odeur caractéristique de l'ypérite, commissaire... — Bon, eh bien on tient le bon bout. C'était quoi cette voiture ?... — Une coccinelle, c'est une jeune femme qui l'a apportée pour la faire laver. — Tu la connais ? — Non, monsieur, elle est pas revenue la chercher le soir, d'ailleurs. Le commissaire Scheider se sert aussitôt du téléphone, et le garagiste lui donne le nom de la propriétaire du véhicule, qui est toujours là dans son garage : Rosa Gemen... Le médecin se frappe la tête : — C'est l'autre malade... commissaire, c'est elle... Enfin le lien est établi : la coccinelle de Rosa est l'agent de transmission de l'intoxication. Mais comment et pourquoi ? Un accident ? Où cette voiture aurait-elle pu être contaminée par un gaz toxique ? (à suivre...)