Résumé de la 6e partie n Miklos est surpris par sa convocation au poste de police. Est-ce une manœuvre pour cacher son implication ? Comment ça, une piste ; on l'a empoisonnée, c'est ce que vous voulez dire? — En quelque sorte, oui. — Volontairement ? — Il semble bien... avec un gaz peu commun, l'ypérite... un gaz de combat... dans sa voiture. — ... Elle... elle est morte ? — Non... heureusement les médecins sont intervenus assez vite et elle s'est débarrassée de la voiture dans un garage... Il y a d'ailleurs une autre victime... Où étiez-vous hier ? — A Marbourg, à l'université. — Et la nuit précédente ? — A Marbourg... Le garçon s'agite un peu sur sa chaise, puis attaque : — D'accord, je vois, vous me soupçonnez parce que Rosa a dû vous dire que je l'ai menacée, après notre rupture. J'ai eu un choc terrible, je le reconnais. J'en suis devenu à moitié fou même... Je déprimais tellement que j'ai dû me doper pour tenir le coup, ça n'arrangeait rien... une vraie catastrophe... — Quel genre de dope ? — De la Pervitine ; je ne supporte pas ce genre de médicament... heureusement je m'en suis aperçu à temps. Je vais beaucoup mieux maintenant... d'ailleurs, je n'ai pas revu Rosa depuis des semaines... J'ai encaissé maintenant. Je ne vous dirais pas que c'est la joie, mais je tiens le coup... Je l'aimais... comme un fou... mais je n'ai rien fait ! De l'ypérite ! C'est insensé... — Vous connaissez ce genre de gaz ? — De réputation... On s'en est servi pendant la Première Guerre, c'est tout ce que je sais... — Vous n'êtes pas né en Allemagne ? — Non, je suis Hongrois d'origine, je suis ici depuis six ans... — Quel genre d'études faites-vous ici ? — J'essaie de m'adapter, maths, physique, histoire... langues, je touche un peu à tout, j'ai une bourse... — Et en Hongrie ? — Je suis parti de Hongrie pour faire des études ici justement... — Mais vous êtes parti d'une université pour obtenir une bourse, laquelle ? — Budapest... je suis né là-bas. — Merci, monsieur Bakony... vous pouvez rentrer chez vous... — C'est... c'est tout ? — Oui. Bien entendu. Je vais simplement, et comme d'habitude, vérifier que vous étiez à Marbourg les 11 et 12 septembre, c'est tout. — Ah bon. Eh bien au revoir, commissaire... Miklos se retire et le commissaire n'est guère plus avancé. Il a l'air sincère ce garçon, il a reconnu lui-même s'être complètement déglingué en se dopant, il avoue sa déprime, sa folie passagère... Les Hongrois sont des passionnés, dit-on, surtout en amour... Un gamin attardé, en quelque sorte, qui vient de subir son premier échec amoureux. D'où peut bien venir ce satané gaz ?... Le commissaire vérifie l'alibi de Miklos à Marbourg, sans problème. Puis il lui vient une idée, parce qu'il n'en trouve pas d'autres à vrai dire. (à suivre...)