Après les premières révélations sur les largesses accordées par Abdelmoumen à des personnalités de l'Etat, le procès se poursuit ce samedi à la Cour criminelle de Blida avec l'audition des responsables de plusieurs Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi) qui seraient impliqués dans des transactions douteuses. Les inculpés, responsables de la caisse principale de la comptabilité et du budget de la banque, devaient passer à la barre au cours d'une séance qui devrait aussi voir l'entrée en lice des responsables de plusieurs Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi) impliqués dans l'affaire. Constitué de la présidente, Fatiha Brahimi, des présidents du tribunal de Chéraga et de Tipasa, de deux membres du jury et du représentant du ministère public, le tribunal criminel de Blida a, tout au long de cinq jours d'audition, entendu, les accusés et les témoins concernés par la création de la banque Khalifa, mise en faillite après la découverte des fuites de capitaux en 2003. Il s'agissait du notaire et de son clerc, accusés de faux et usage de faux et impliqués dans la falsification d'actes ayant servi à l'hypothèque des biens immobiliers de la famille Khalifa. La cour a également entendu l'ex-directeur de l'agence de la Banque de développement local (BDL) de Staouéli, accusé, lui, d'avoir octroyé un crédit de 80 millions de dinars, sans respect des règles de la loi, à l'accusé Abdelmoumen Rafik Khalifa, et qui auraient servi à la création de la banque. L'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie, Abdelouahab Keramane est, pour sa part, accusé dans cette affaire pour avoir accordé l'agrément des fonds à la banque privée sans s'assurer que le fondateur a oui ou non versé la part des fonds, prévue par la loi, au Trésor public. Keramane, en fuite, ainsi que son frère Abdenour (ancien ministre) et sa nièce Yasmine seraient également au courant des dépassements et irrégularités du fonctionnement de la banque Khalifa. Pour rappel, le tribunal criminel de Blida a rendu, mardi dernier, une ordonnance de contumace à leur encontre. Il a également entendu le témoignage du frère et de la secrétaire du principal accusé. 104 personnes, dont 7 en fuite, sont accusées dans l'affaire d'El-Khalifa Bank qui concerne aussi environ 120 victimes et 280 témoins. Certains membres de la défense pensent que ce procès va durer 2 semaines alors que d'autres estiment qu'il risque de dépasser ce délai pour s'étaler sur plusieurs semaines. La présidente du tribunal, qui fait l'unanimité sur sa «compétence» et sa «maîtrise du dossier», a insisté à plusieurs reprises, lors du procès, que ce dernier se déroulera dans «la transparence» et le «respect de la loi». La quarantaine de détenus impliqués dans cette affaire ont été autorisés, pendant le week-end, à recevoir leurs proches et rencontrer leurs avocats.