Mostefa Lacheraf, personnalité politique, historique, homme de lettres et commis de l'Etat, est décédé, hier samedi, à Alger, à l'âge de 90 ans. Le défunt a été admis le 23 décembre 2006 à l'établissement hospitalier spécialisé (EHS) du Dr Maouche-Mohand Amokrane, (ex-Centre national de la médecine sportive), situé à Clairval, dans la commune de Bouzaréah, à la suite d'un Accident cardiovasculaire cérébrale (AVC). Il sera enterré demain au cimetière d'El-Alia. Né le 7 mars 1917 à El-Kerma (M'sila), le défunt Lacheraf a enseigné l'arabe au lycée Saint-Louis. Il est issu d'une double culture française et arabe. Il a adhéré au Parti du peuple algérien, en 1939, et il a exercé en qualité de juge à Bou Saâda en 1942-1943. Le défunt a contribué à la rédaction de L'Etoile Algérienne, journal de la Fédération de France du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Plus tard, militant actif du Front de libération nationale (FLN) dans l'émigration, il est devenu membre de la Fédération FLN de France avant de rejoindre l'Espagne vers la fin septembre 1956. Ensuite, membre du Conseil national de la Révolution, le défunt Mostefa Lacheraf a participé au congrès de Tripoli. Il a été parmi l'équipe qui a rédigé le Programme de Tripoli, au sein de laquelle il a défendu avec ferveur la notion de «la Révolution démocratique et populaire». Ex-rédacteur en chef du quotidien El-Moudjahid, Mostefa Lacheraf a également occupé des postes diplomatiques après l'indépendance. Il a été nommé ensuite, par le président Houari Boumediene, en qualité de conseiller aux Affaires culturelles auprès du Président de la République, avant de se voir confier le portefeuille ministériel de l'Education nationale dans le gouvernement du 23 avril 1977 pour assurer ensuite le poste de délégué permanent de l'Algérie à l'Unesco. Le défunt était surtout connu pour ses essais d'histoire sur le mouvement nationaliste algérien et la notion du nationalisme dans la Révolution algérienne, qu'il a reproduite dans son livre phare Algérie, nation et société. La dernière contribution écrite du défunt était une réflexion sur l'histoire de l'Algérie à partir de la toponymie, à travers son livre Des noms et des lieux.