Condamnation Cet ancien enfant de la Ddass, comparaissait depuis le 20 octobre 2003, en compagnie de trois complices, pour assassinats accompagnés d'actes de torture et de barbarie. La cour d'assises de l'Hérault a condamné lundi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, Cédric Bellec, le jeune homme de 22 ans accusé d'avoir sauvagement assassiné son ancienne famille d'accueil, en décembre 2000, à Lunel. Condamné à la peine maximale, cet ancien enfant de la Ddass, comparaissait depuis le 20 octobre, en compagnie de trois complices, pour assassinats accompagnés d'actes de torture et de barbarie. L'avocat général avait requis la perpétuité, sans peine de sûreté. Dénonçant un «massacre sans précédent, un cynisme échevelé, une cruauté sans pareille», Michel Legrand avait affirmé qu'il faudrait à l'accusé, comparé à «Caligula», «beaucoup de temps pour sortir de son costume d'ange noir et réintégrer un jour la communauté des hommes dont il s'est exclu». Le 14 décembre 2000, Philippe Narre, pilote d'Air France de 48 ans, père naturel de la demi-s?ur de Cédric, et son épouse, Aimée, institutrice à la retraite de 57 ans, avaient été martyrisés à mort au cours d'un braquage à leur domicile, dans la banlieue résidentielle de Montpellier. «Plus je tapais, mieux je me sentais. Il y avait l'adrénaline qui montait» : Cédric Bellec a avoué, lors du procès, son obsession morbide du «passage à l'acte», consignée dans ses carnets intimes. «Je me hais pour ce que j'ai fait», avait fini par lâcher, devant la détresse des parties civiles, celui qui s'était autrefois vanté de ses actes au foyer de jeunes travailleurs à Béziers, où il résidait. Son comparse, Mickaël Catherine, un délinquant de 25 ans, contre lequel avaient été réclamés 30 ans de réclusion, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. «Il était en cohésion mentale parfaite avec Bellec pour tuer et torturer», avait affirmé l'avocat général, se montrant soucieux de distinguer «ceux qui avaient pataugé dans le sang». Eric Tirard, 23 ans, recruté pour dépouiller les victimes après le double crime, a été condamné à 12 ans de réclusion et Laëticia Catherine, 22 ans, s?ur de Mickaël et amie de Cédric, tenue à l'écart du braquage dont elle était toutefois au courant, à 8 ans de prison. Les défenseurs des trois co-accusés avaient tenté de convaincre la cour que ceux-ci, «sidérés» par cette violence, n'avaient pas pu empêcher le cambriolage de dégénérer par «peur» ou «lâcheté». Selon Me Solange Doumic, représentante des parties civiles, il «fallait des peines de réclusion particulièrement fortes car les proches des victimes ne pourront pas, elles, sortir de leur peine». Elle a salué un «verdict d'apaisement et de justice». Rappelant l'enfance de Cédric Bellec, battu par ses parents naturels, fugueur à six ans, puis ballotté de foyers en famille d'accueil avant de sombrer dans l'alcool et la drogue, son avocat, Me Jacques Martin, avait «supplié» les jurés de ne pas «juger des faits, quelle que soit leur horreur, mais un homme, car c'est la règle d'or de la justice». Il avait tenté de contrarier ce «procès au verdict annoncé, face à l'opinion publique, la douleur légitime des parties civiles et l'attitude de Bellec», resté le plus souvent impassible lors de l'audience. «Je ne vous dirai pas que je m'excuse car ces mots sont dérisoires. J'espère qu'un jour vous me haïrez moins», avait-il simplement conclu. Déçu de ce «verdict implacable», son avocat a estimé que les jurés avaient été «obnubilés par les faits». «On a oublié la part d'humanité qui est en chacun des accusés», a-t-il ajouté, en indiquant qu'il allait probablement faire appel.