Rapport n La citoyenneté politique est, étroitement, liée à la citoyenneté économique. Selon la Commission nationale des femmes travailleuses (Cnft) de l'Ugta, les femmes pouvant jouir de l'égalité des droits sont déjà minoritaires devant cette masse de travailleuses non déclarées, de travailleuses à domicile et de vacataires. La privatisation et, pire, la disparition pure et simple des activités actuelles du secteur public réduisent encore plus le nombre de personnes concernées. «Du moins si les choses restent en l'état», fait remarquer la Cnft qui confirme la généralisation, depuis quelques années, des contrats temporaires. «On en abuse y compris dans les administrations publiques», peut-on, aussi, lire dans son dernier rapport de 2005 qui fait état, également, de la perte progressive pour la majorité des femmes du droit à l'égalité, relativement, concrétisé sur le terrain et de la protection légale qu'elles espéraient développer encore. La Cnft aspire à inverser la régression en cours des dispositifs favorisant le travail féminin, la législation d'avant 1990 étant bien meilleure pour les femmes. «Beaucoup de dispositions d'appui au travail féminin doivent être obtenues», affirme Mme Soumia Salhi présidente de la Cnft-Ugta. Toutefois, de l'avis de certains juristes, les lois algériennes en milieu professionnel sont très égalitaires et ne présentent aucune discrimination à l'égard des femmes qui sont rémunérées au même titre que les hommes. Ajoutant que c'est dans la pratique, en raison de la perpétuité de certaines traditions et mentalités rétrogrades, que le problème se pose. Pour preuve, l'évolution des carrières des femmes et des hommes est très distincte, y compris dans les secteurs dits féminisés, à l'image de l'éducation et de la santé. Devant cette réalité, plusieurs interrogations surgissent. Combien de femmes sont proviseurs, chefs de service dans les établissements de santé, ou responsables au niveau de l'exécutif dans nos wilayas ? Lorsqu'on part de l'idée que le chef de daïra ou les walis sont tous issus de la même école à savoir l'Ecole nationale d'administration (ENA) inaugurée depuis plus de trente ans, on est en droit de se demander où sont passées toutes ces étudiantes formées de la même manière que leurs collègues de la gent masculine. Depuis le dernier découpage de 1984, le nombre de femmes ayant accédé au rang de chef de daïra, sur les 1 541 communes qui existent est plus que négligeable. Depuis 1962, seule une femme, on ne sait par quel miracle, a été nommée en l'an 2000, wali.