Evénement Le Palais des raïs abrite, jusqu?au 22 novembre, une exposition à laquelle une trentaine d?étudiants diplômés de l?Ecole supérieure des beaux-arts participent. On peut y voir diverses expressions plastiques. En parcourant les cimaises du Palais des raïs (Bastion 23), ainsi que les pavillons qui les abritent, notre regard est capturé par l??uvre d?art de Djedjiga Belaïdi, une installation représentative. «Cette installation représente mon projet de soutenance de fin d?études qui a pour thème le masque comme élément cardinal dans une pièce de théâtre. Il s?agit en fait d?une pièce théâtrale, où il y a une mise en scène et un jeu de personnages ; la pièce est de Shakespeare, Roméo et Juliette», dit Djidji. «J?ai choisi les moments intenses de la pièce. Le dialogue, la lumière et la musique viennent donner à mon installation, donc à ma pièce, une forte charge émotionnelle que l?on peut profondément ressentir» , ajoute-t-elle. L?installation de l?artiste (Djedjiga s?est spécialisée dans la céramique) se structure autour d?un moment fort de la pièce de Shakespeare ; et si elle a choisi Roméo et Juliette c?est parce qu?il s?agit d?une pièce dense qui s?est déroulée seulement en quarante-huit heures, parce qu?elle recèle une profusion et une diversité d?émotions. L?installation est composée de masques, tous différents les uns des autres dans la forme, mais aussi dans l?expression du visage. «L?installation comprend quatorze masques faits de céramique. Il y en a quatre pour Roméo et quatre pour Juliette ; quatre masques sont répartis entre la mère, le père, la nourrice de Juliette et le diacre, et les deux autres sont utilisés comme accessoires. Ces six derniers sont inexpressifs», explique Djedjiga. Et d?ajouter : «En ce qui concerne les quatre masques des personnages Roméo et Juliette, chacun renvoie a une expression émotionnelle et une scène. Pour l?expression émotionnelle, on a pour ces deux protagonistes l?amour (le coup de foudre), l?espoir, le désespoir et la mort ; et s?agissant des scènes, on a celle du balcon, la scène où Juliette, de son balcon, parle à Roméo, on a également la scène du mariage où Juliette allait épouser le comte de Paris, et celle où Roméo a été banni, et enfin l?on a la scène de la mort». Les quatorze masques sont disposés çà et là dans l?espace scénique, avec en arrière-plan un décor représentant la chapelle. A travers cette installation, Djedjiga Belaïdi a voulu mettre l?accent sur le masque, pour montrer qu?il a une très importante valeur expressive, qu?il joue un rôle capital dans les rapports trans-individuels. «Je cherche à donner une vie au masque. Dans la tradition théâtrale, il est considéré comme un accessoire. Or, moi je voulais, à travers ma recherche, lui attribuer le premier rôle, en faire le personnage principal, où le comédien, relégué au second rang, vient s?organiser autour de lui. Ce dernier s?efface derrière le masque», déclare Djedjiga. Cette artiste a apporté, par le biais de son installation, qui se traduit par un travail de recherche, des choses nouvelles, elle a intégré des masques, donc la céramique dans le théâtre, parce que «la céramique est un matériau qui peut donner naissance à une recherche de la forme, de la couleur, du design, et même de la scénographie», conclut-elle.