Audace Rebelles et provocateurs, ils bousculent les mentalités et l?ordre établi. Essebaghine, un groupe d?artistes peintres au nombre de huit, anciens étudiants de l?Ecole supérieure des Beaux-Arts, récidive au Palais des raïs (Bastion 23), avec des réalisations émanant d?un jet spontané d?un imaginaire insolite, hétéroclite, fantaisiste. Leur imaginaire laisse transparaître un esprit désinvolte, un air évasif, un sourire cordial, un comportement libre et naturel. L?exposition présente des tableaux et des installations, des réalisations audacieuses, provocantes, disons «insolentes», dans le sens où chacune curieuse, excentrique, laisse voir des réalités «baroques», inhabituelles et qui, toutes, surprennent le regard, interpellent, bousculent notre conscience, nourrissent notre imaginaire. Ammar Bouras montre un tableau (photographie picturalement travaillée) sur lequel figure son personnage dans une nudité peu discrète, une nudité cachée «timidement» par sa main. Noureddine Ferroukhi présente des fétiches érotiques. Meriem Aït el-Hara donne à voir une installation à la manière d?un échiquier? L?art auquel s?identifient ces artistes rebelles, vient redéfinir le champ de la création plastique. Rebelles, parce qu?ils osent, parce qu?ils rompent radicalement avec les traditions, et leurs réalisations vont jusqu?à contredire les pratiques en court. Essebaghine (ou badigeonneurs) sont au nombre de huit (Djaoudat Guessouma, Karim Sergoua, Meriem Aït el-Hara, Noureddine Ferroukhi, Karim Djafal, Zoubir Hellal, Kheïra Slimani et Ammar Bouras), tous sont nourris d?une humeur plaisante, divertissante et imprégnés d?un sens de l?humour incitant, attrayant. Un humour et une humeur qui constituent dans un rapport d?interaction le moteur de leurs créations. Celles-ci, franches et libres, sont enjouées, attachantes, aimables, elles véhiculent des valeurs nouvelles et des pratiques d?expressions inédites. Ces réalisations, un patchwork de matériaux, offrent au visiteur un monde en «bric-à-brac», un univers composé d?éléments présentés dans des dimensions et des apparences surréalistes. Elles mettent en place une scénographie unique, personnelle, imaginative, créant ainsi une spatialité extraordinaire qui dépasse celle dans laquelle nous nous inscrivons. L?art que le groupe Essebaghine prône et fait connaître se caractérise par une singularité saisissante, Essebaghine y matérialise sa mentalité et fait ressentir sa psychologie. Le groupe s?inscrit dans l?art populaire, un art aux expressions multiples, limpides et gaies, un art qui ne véhicule ni philosophie, ni académisme, ni enseignement même. Il se veut correct, sobre. Il se veut palpable au visuel. Aux côtés de Essebaghine viennent exposer leurs amis, Mohamed Guesmia, Meriem Dib, Fatima Chafaâ et bien d?autres invités qui ont été sollicités par les badigeonneurs. Ces artistes s?inscrivent dans le même état d?esprit que leur hôte, celui de la gaieté, de la générosité, et surtout du délire.