Danger n Le recours aux branchements illicites peut, à n'importe quel moment, causer des accidents avec de graves conséquences sur la vie des habitants. Les sept cents familles occupant le fameux bidonville appelé «La Concorde», érigé depuis de longues années près de la cité 1 074-Logements à Aïn Naâdja, se sont fabuleusement débrouillés pour ramener de l'énergie électrique dans leurs «gîtes». Il leur a suffi pour cela de brancher des fils à partir des installations d'éclairage public en les acheminant à l'aide de madriers, de poteaux en béton et plein d'autres moyens disponibles dans la nature et dont l'implantation ne coûte rien. Les câbles ont été raccordés sous la forme d'un filet emmêlé et qui risque de déclencher des accidents dont les répercussions seraient, sans nul doute, dramatiques pour l'ensemble de «la cité». Un incendie s'est déjà produit dans cet immense bidonville récemment en raison de la surconsommation de l'énergie et qui a failli réduire en cendres les habitations, n'était l'intervention rapide des agents de la Protection civile qui ont pu maîtriser le feu. La vie de ces milliers de personnes reste, en effet, menacée par d'éventuels courts-circuits et leur ingéniosité pourrait ainsi être à l'origine d'un désastre sans précédent. Les habitants ne se plaignent guère de leur situation actuelle, d'autant qu'ils continuent de faire fonctionner leurs appareils électroménagers sans verser le moindre sou. «Nous avons rasé leurs installations de fortune à deux reprises avec le concours des forces de l'ordre, mais ils ont mis en place d'autres installations en l'espace de 24 heures. Sonelgaz ne dispose pas de réseau dans cette localité et les habitants des bidonvilles raccordent directement du câble torsadé destiné à l'éclairage public», explique Mohamed Maguenouche, chef du service commercial de Sonelgaz à l'agence de Gué-de- Constantine. Les trafiquants procèdent, donc, à leurs manœuvres, dans l'impunité totale causant, ainsi, un énorme préjudice à la compagnie nationale. Cette municipalité est d'ailleurs connue pour être celle qui compte le plus grand nombre de bidonvilles. Elle est classée au premier rang sur le plan national avec un total de pas moins de 35 000 baraques recensées par les autorités concernées. M. Maguenouche reconnaît qu'il lui est impossible d'envoyer des agents de Sonelgaz sur les lieux par crainte d'agression et d'incendie des équipements et véhicules de l'entreprise qui tente de maîtriser la situation par la mise en place d'un compteur-fontaine qui comptabilise l'énergie consommée par plusieurs foyers. Ces derniers sont ainsi tenus de collecter la somme devant être versée à Sonelgaz. «Nous sommes obligés d'opter pour cette manière car la compagnie ne peut pas mettre en place des installations normales pour des constructions illicites. Ce n'est, donc, qu'une façon pour minimiser le manque à gagner», ajoute le même responsable.