Parmi les sciences divinatoires les plus répandues dans le monde ancien, il faut citer l'ornithomancie ou divination par le nom, le vol, le chant, le cri, les entrailles des oiseaux. Chez les Arabes de la période préislamique, cette pratique, appelée t'ira (du mot t'ayr, ‘'oiseau'') était très courante et les gens y recouraient systématiquement pour consulter le sort. Le Prophète, qui y a vu un signe puissant du paganisme, l'a interdite, dans un hadith : «Le bon présage (al fa'l) vient de Dieu, la t'ira (mauvais présage) vient du démon.» L'oiseau est très représenté dans l'art : on en trouve dans les peintures rupestres de l'antiquité, jusqu'aux peintures modernes. Dans l'art berbère, on cite les beaux oiseaux des vases de Tiddis, dans le Constantinois : silhouettes d'oiseaux, dont on reconnaît les pattes, le bec et les ailes, ou alors simple trait, au bec esquissé. Dans la symbolique moderne, l'oiseau est également associé à l'élévation, à l'air dans lequel il évolue : il représente donc, comme chez les Anciens, l'esprit, la pensée, la légèreté, la liberté... C'est pourquoi, dans les interprétations modernes des rêves, l'oiseau est souvent associé à la pensée : les oiseaux, qui voltigent autour du rêveur, sont ses pensées, ses idées qui le préoccupent et qu'il cherche à exprimer. Ce sont aussi les pensées secrètes que l'on veut protéger : c'est l'interprétation courante, chez les psychologues, de l'oiseau que l'on met en cage. L'oiseau, qui s'échappe, attriste le rêveur qui voit partir un secret jusque-là bien protégé.